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Ce n’est qu’un au revoir…

Paris
Palais Garnier
07/09/2014 -  
Roland Petit/Henri Sauguet: Les Forains: Entrée
David Lichine/Johann Strauss: Le Bal des cadets: Solo du petit tambour
Rudolf Noureev/Alexandre Glazounov: Raymonda: Danse arabe de l’acte II
Vaslav Nijinski/Claude Debussy: L’Après-midi d’un faune
Roland Petit/Bach: Le Jeune Homme et la Mort
Mats Ek/Fleshquartet: Appartement: La Porte (Pas de deux)
Nicolas Le Riche/Antonio Vivaldi: Caligula: Incitatus et Caligula
Maurice Béjart/Maurice Ravel: Boléro

Nicolas Le Riche, Sylvie Guillem, Matthieu Chedid, Guillaume Gallienne, les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l’Opéra national de Paris, avec la participation des élèves de l’Ecole de danse
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Kevin Rhodes (direction)


N. Le Riche (© Sébastien Mathé/Opéra national de Paris)


Soirée exceptionnelle pour un danseur exceptionnel... C’est ainsi que l’a qualifiée la ministre de la culture, Aurélie Filipetti, lors d’un discours un peu conventionnel prononcé avant de décorer Nicolas Le Riche de la cravate de commandeur des Arts et Lettres lors de la réception offerte par l’Opéra de Paris dans le Grand Foyer du Palais Garnier, à l’issue d’un long gala en trois parties au contenu en effet exceptionnel.


Hommage national, d’un côté: de mémoire de spectateur on n’avait jamais vu le premier rang de la corbeille à ce point blindé de membres du Gouvernement. Premier ministre, garde des sceaux, ministre de la culture, un ou deux anciens ministres de droite, l’incontournable Jack Lang, Pierre Bergé, directeur honoraire de l’établissement, la direction actuelle, l’AROP... On ne comptait pas non plus les personnalités de la télévision, du théâtre, du show-business. L’espace d’une soirée on pouvait se croire revenu à une première de l’époque du directorat de Rolf Liebermann...


Hommage public, de l’autre, plus vibrant, 1900 spectateurs, ayant pour certains obtenu leur place après un véritable parcours du combattant, ont acclamé debout leur «Nico» pendant une demi-heure – ça aussi du jamais vu! Ledit Nicolas, qui ne s’était pas économisé, venait d’électriser la salle en achevant sur le Boléro de Ravel, version hommes, avec son sourire éclatant et modeste qui ne l’a pas quitté de la soirée. Pas de larme donc pour des adieux à une compagnie où, entré à l’âge de 16 ans, il aura passé vingt-trois ans de sa vie et dans laquelle il ambitionnait de finir directeur de la danse, honneur qui ne lui est pas échu. A la différence des départs à la retraite d’étoiles auxquelles nous avons assisté, il n’y a pas eu de défilé des personnalités de la maison sur scène au rideau final sous la pluie d’étoiles dorées. Chacun est resté sagement à sa place, seule Claude Bessy est venue embrasser son jeune poulain et Sylvie Guillem. Son épouse, la danseuse étoile Clairemarie Osta, et ses deux filles Tess et Eve se sont jointes fugitivement aux danseurs de la soirée ainsi que Matthieu Chedid et Guillaume Gallienne, amis invités à participer au spectacle.


De ce spectacle, auquel un maître de cérémonie aurait donné un liant et une dimension plus spectaculaires, on retiendra quelques moments forts. La bonne idée d’introduire la succession des pièces de la première partie, par l’Entrée des Forains du ballet de Roland Petit plantant le superbe tréteau de Christian Bérard comme décor à la suite du programme. Jérémie Bélingard s’est distingué dans le rôle du Faune de Nijinski qui fut un des triomphes de Le Riche. L’extrait «Incitatus et Caligula» de la chorégraphie Caligula réalisée par le danseur étoile en 2005, superbement dansé par Mathieu Gagno et Audric Bezard, était le bienvenu pour donner à Le Riche un peu de répit entre le Boléro final et Appartement de Mats Ek, dont il a dansé l’inénarrable duo «La Porte» avec Sylvie Guillem. La danseuse étoile, revenue par amitié pour Le Riche, s’est aussi taillé un franc succès public. Elle a cependant privé de sa prestation les spectateurs moins chanceux qui ont suivi la soirée en streaming sur le site Internet d’Arte, les droits n’ayant probablement pas été négociés... La soirée était retransmise également sur le site Internet de l’Opéra de Paris et dans trois cinémas UGC du quartier de l’Opéra.


L’avenir immédiat de Nicolas Le Riche passe par le spectacle Itinérances (voir ici). Au cours d’un très amusant discours en vers déclamé sur scène par Guillaume Gallienne («Nicolas, je te dois mes plus belles apnées), qui ne s’est pas privé de brocarder au passage la rigidité de l’institution au sujet de l’âge du départ à la retraite et d’apostropher les autorités culturelles pour l’avenir de son ami, il a su trouver le mot juste: il ne s’agit pas d’adieux mais d’un passage.



Olivier Brunel

 

 

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