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Nouveaux talents

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Parçay-Meslay (Grange de Meslay)
06/22/2014 -  
Paul Hindemith: Ludus Tonalis
Lukas Geniusas (piano)
Franz Schubert: Symphonie n° 6, en ut majeur, D. 589
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 27, en si bémol majeur, K. 595

Adam Laloum (piano)
Orchestre symphonique Région Centre-Tours, Jean-Yves Ossonce (direction)
Antonín Dvorák: Quintettes avec piano n° 1, en la majeur, opus 5, B. 28, et n° 2, en la majeur, opus 81, B. 155
Quatuor Borodine: Ruben Aharonian, Sergei Lomovsky (violon), Igor Naidin (alto), Vladimir Balshin (violoncelle) – Boris Berezovsky (piano)


L. Geniusas (© Evgenij Evtiukhin)


Après les légendes qui, la veille, ont visité les colonnes de bois, c’est au tour de la nouvelle génération d’enchanter l’estrade de la Grange de Meslay. Et ce dimanche de clôture commençait audacieusement avec le Ludus Tonalis d’Hindemith, synthèse étonnante du systématisme de Bach – Le Clavier bien tempéré constitue la référence obligée auprès de laquelle les amateurs placent l’opus du compositeur et altiste allemand – et du dodécaphonisme développé par Schoenberg. Une telle somme à l’apparence austère n’effraie point cependant Lukas Geniusas, venu avec sa partition sur i-pad. A 24 ans, le pianiste russo-lituanien fait preuve d’une maîtrise remarquable, et révèle les parentés et réponses à l’œuvre dans cette somme qu’il déroule comme un cycle cohérent. Sobre mais non ascétique, sa lecture témoigne d’un élan et d’un sens du jeu qui fait allégeance au titre.



A. Laloum (© Carole-Bellaiche/Mirare)


L’après-midi fait place à l’Orchestre symphonique Région Centre-Tours. Jean-Yves Ossonce emmène ses musiciens dans une promenade enjouée avec la Sixième Symphonie de Schubert. Le chef français s’appuie instinctivement sur d’excellents pupitres de bois et de cuivres, nourrissant les textures orchestrales de couleurs et de nuances qui soulignent la fraîcheur d’une page souvent laissée dans l’ombre des Cinquième et Huitième. Le résultat séduit particulièrement dans un Adagio regorgeant de poésie, tandis que ce parti pris tend à en émousser un peu la charpente d’ensemble çà et là relâchée de ce qui n’est pas la plus construite des symphonies schubertiennes – le finale gazouille avec une volubilité presque prolixe. La phalange tourangelle accompagne ensuite avec sensibilité le jeu éthéré d’Adam Laloum dans le Vingt-septième Concerto de Mozart. La réserve un peu lunaire du pianiste sied à l’économie et à la simplicité d’un morceau interprété avec une technique aboutie qui se refuse aux inutiles épanchements de virtuosité.



B. Berezovsky (© David Crookes/Warner Classics)


Si à 45 ans, Boris Berezovsky n’en est plus aux promesses, son talent a gardé intacte sa juvénilité, ce dont il offre sans ambiguïté l’illustration dans les deux Quintettes avec piano de Dvorák, qu’il présente avec le Quatuor Borodine. Sous ses doigts, les difficultés s’évanouissent avec une évidence comme toujours confondante, tandis que l’on retient le vibrato moelleux du violoncelle généreux de Vladimir Balshin, véritable leader d’une formation où le premier violon, Ruben Aharonian, affiche des teintes parfois ternes. Mais ne boudons pas notre plaisir face à la profusion mélodique de deux grandes pages de la musique tchèque, le premier Dvorák donnant déjà à entendre un idiome reconnaissable que la maturité de l’Opus 81 accomplit. Et c’est par un feu d’artifice que les festivités du cinquantenaire s’achèvent: la musique peut alors rejoindre les étoiles.


Le site de Lukas Geniusas
Le site du Quatuor Borodine



Gilles Charlassier

 

 

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