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Fin de saison hispanique

Metz
Opéra-Théâtre
06/13/2014 -  et 15, 17* juin 2014
Georges Bizet : Suites de «Carmen»
Manuel de Falla : La vida breve

Camilla Cason (Carmen), Charlotte Cox (Micaëla), Gleb Lyamenkoff (Don José), Brice Lourenço (Escamillo), Lorena Valero (Salud), Marie-Ange Todorovitch (La Abuela), Aurore Weiss (Carmela), Orlando Niz (Paco), Carlos Esquivel (El Tío Sarvaor), Rudi Fernández-Cárdenas (Manuel), Antoine Chenuet (Una voz en la fragua), Jeronimo Maya (El Cantaor), Françoise Folschweiller-Loy, Czeslawa Kiciak, Aline Maalouf (Trois Vendeuses), Lilou Bolsigner-May (La Petite Fille), Ballet de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Chœur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Orchestre national de Lorraine, Nathalie Marmeuse (direction des chœurs), Jacques Mercier (direction musicale)
Paul-Emile Fourny (mise en scène), Emmanuelle Favre (scénographie), Brice Lourenço [Bizet], Giovanna Fiorentini [Falla] (costumes), Lorena Coppola (chorégraphie), Patrick Méeüs (lumières)


(© Williams Bonbon/Metz Métropole)


C’est sous le signe de l’Espagne que l’Opéra de Metz referme sa saison, en programmant La Vie brève de Falla, ouvrage hélas trop rare en nos institutions lyriques françaises. Paul-Emile Fourny l’a placé sous l’égide d’une vierge noire en majolique bleue qui se duplique à l’occasion en fond de scène, sorte de double de la grand-mère auprès de laquelle se confie Salud. Nul besoin de relecture contemporaine pour rendre émouvant le drame de la pauvre fiancée que Paco sacrifie à un mariage conforme à ses origines favorisées: alors que les noces battent leur plein, la jeune femme transgresse le voile derrière lequel la fête se déroule avant de s’effondrer morte à l’avant du plateau. La chorégraphie réglée par Lorena Coppola instille quelque fragrance hispanisante et accompagne sur un mode essentiellement décoratif les danses qui comptent parmi les pages les plus jouées du compositeur andalou.


Lorena Valero fait efficacement vibrer l’amour tourmenté de Salud et révèle la raucité de sa fatale déception. Plus caractère que perfection vocale, Marie-Ange Todorovitch s’avère une Abuela tout à fait convaincante, au timbre halé comme son maquillage. Tiraillé entre l’humble fiancée et sa riche épouse, Carmela, dévolue à Aurore Weiss, Orlando Niz joue un Paco idiomatique. La couleur locale ne manque point avec l’oncle Sarvaor de Carlos Esquivel ou le frère Manuel, campé par Rudi Fernández-Cárdenas. Ajoutons encore le chanteur, Jeronimo Maya, qui anime les réjouissances matrimoniales. Préparé par Nathalie Marmeuse, le chœur de la maison remplit son office tandis que Jacques Mercier, à la tête de son Orchestre de Lorraine, s’attache à rendre justice à une œuvre concise et âpre, ce qu’il convient de saluer.


Sans doute fallait-il contrebalancer le risque représenté par une programmation hors des sentiers battus avec un des plus grands succès du répertoire, la Carmen de Bizet dans une condensation en suites orchestrales réalisées par l’auteur lui-même. On ne saurait nier la parenté en la Grenade de Falla et la Séville de Mérimée, et la dernière se prête assez bien au jeu des pas. Encore convient-il d’admettre que Lorena Coppola a privilégié le stéréotype à l’invention, usant généreusement de claquettes plutôt que d’un langage chorégraphique original. L’effet visuel de l’ensemble ne démérite cependant nullement et met en valeur l’enthousiasme du Ballet de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole. Camilla Cason ne limite pas sa Carmen à un naturel rebelle et contraste certainement moins que dans l’opéra avec Micaëla, Charlotte Cox touchante plus que timide. Gleb Lyamenkoff, qui a également signé des costumes semés de roses et de cœurs déchirés un rien appuyés, fait un José nerveux et Brice Lourenço un Escamillo vigoureux. Et en cette première partie de soirée, Jacques Mercier, en bon connaisseur du répertoire français, ne se dérobe point à sa maîtrise des couleurs et des climats.



Gilles Charlassier

 

 

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