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D’une seule voix Bruxelles
Conservatoire
04/26/2014 -
Dimitri Chostakovitch: Quatuors n° 7, opus 108, n° 8, opus 110, et n° 9, opus 117
Quatuor de Jérusalem: Alexander Pavlovsky, Sergei Bresler (violon), Ori Kam (alto), Kyril Zlotnikov (violoncelle)
Le Quatuor de Jérusalem (© Felix Broede)
Quelle entreprise de longue haleine! Au Conservatoire de Bruxelles, le Quatuor de Jérusalem interprète les Quatuors de Chostakovitch en cinq soirées presque consécutives. La formation, fondée en 1993, exécute les quinze ouvrages dans l’ordre chronologique et en les regroupant par trois, ce qui explique la durée relativement brève de certains concerts, comme celui de ce samedi.
Alexander Pavlovsky, Sergei Bresler, Ori Kam et Kyril Zlotnikov maîtrisent parfaitement la dramaturgie de cette musique. Bien que relativement court, le Septième Quatuor (1960) constitue un exemple représentatif du langage du compositeur qui ménage des contrastes impressionnants d’un mouvement à l’autre tout en lui conférant beaucoup de cohérence. Les musiciens, qui, grâce à leur impeccable cohésion, parlent d’une seule voix, restituent avec tact l’opposition entre le lyrisme et le tranchant de l’Allegretto, soulignent sans outrance la gravité du Lento puis allient parfaitement le mordant et la douceur du finale.
L’interprétation du quatuor suivant (1960) se signale par sa tension, son intensité et son climat, le tout servi avec un luxe de détails et un fini instrumental de premier ordre. La fermeté de la construction et la progression du propos suscitent également l’admiration. Le Neuvième Quatuor (1964) confirme l’excellence de la formation, qui conserve en permanence une incontestable justesse de style. La précision des échanges, la splendeur des timbres, la netteté des contrastes et la conscience de la forme comptent parmi leurs principales qualités. Bien que le public l’applaudisse chaleureusement, le Quatuor Jérusalem ne concède, heureusement, aucun bis.
Quant au Conservatoire, il se trouve toujours dans un état de vétusté déplorable qui le rend indigne des musiciens, des spectateurs, des professeurs et des étudiants qui le fréquentent. C’est à se demander s’il ne fermera pas un jour, faute de réunir les moyens nécessaires pour le rénover de fond en comble. Le cycle que le Bozar consacre aux quatuors s’achève le 17 mai : le Quatuor Pavel Haas participe au mini-festival que l’Orchestre national de Belgique consacre à Dvorák du 15 au 18 mai puisqu’il interprètera, outre le Second Quatuor de Smetana, les Dixième et Douzième Quatuors du compositeur tchèque.
Le site du Quatuor de Jérusalem
Sébastien Foucart
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