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Une Salomé d'anthologie

Zurich
Opernhaus
04/19/2014 -  et 21, 26*, 29 avril, 4 mai 2014
Richard Strauss : Salome, opus 54
Nina Stemme (Salome), Hanna Schwarz (Herodias), Evgeny Nikitin (Jochanaan), Wolfgang Ablinger-Sperrhacke (Herodes), Benjamin Bernheim (Narraboth), Anna Goryachova (Page der Herodias), Dmitry Ivanchey (Erster Jude), Kristofer Lundin (Zweiter Jude), Andreas Winkler (Dritter Jude), Roberto Ortiz (Vierter Jude), Reinhard Mayr (Fünfter Jude), Tomasz Slawinski (Erster Nazarener), Kresimir Strazanac (Zweiter Nazarener), Valeriy Murga (Erster Soldat), Alexei Botnarciuc (Zweiter Soldat), Judit Kutasi (Slave), Christoph Filler (Ein Cappadozier), Silvia Schori (Danseuse)
Philharmonia Zürich, Alain Altinoglu (direction musicale)
Sven-Eric Bechtolf (mise en scène), Rolf Glittenberg (décors), Marianne Glittenberg (costumes), Jürgen Hoffmann (lumières)


(© Suzanne Schwiertz)


L’Opernhaus de Zurich reprend Salomé, dans une production sans grand intérêt signée par Sven-Eric Bechtolf en 2010 et sous la direction musicale précise mais dépourvue de nuances et de sensualité d’Alain Altinoglu. Le spectacle vaut néanmoins le détour, rien que pour la présence de Nina Stemme dans le rôle-titre. La soprano suédoise se montre tout simplement royale : voix ample, opulente et riche, homogène sur toute la tessiture, avec une ligne de chant parfaitement tenue, elle n’a aucune peine à s’élever au-dessus de l’orchestre, même lorsque le chef force sur les décibels. La scène finale, d’une intensité bouleversante, est un véritable moment d’anthologie. La Salomé de Nina Stemme n'est plus une enfant mais déjà une femme, froide et inflexible, comme étrangère et sourde à tout ce qui l’entoure. Une incarnation majeure. Elle a beau être particulièrement bien entourée par Benjamin Bernheim en Narraboth, Wolfgang Ablinger-Sperrhacke en Hérode et Anna Goryachova en page, le public n’a d’yeux et d’oreilles que pour elle !



Claudio Poloni

 

 

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