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Joyau musical

Lyon
Opéra de Lyon
01/17/2001 -  et 19, 21*, 23, 25, 27, 30 janvier 2001
Benjamin Britten : Le Viol de Lucrèce
Anne-Marguerite Werster (Le Chœur - femme), Mark Duffin (Le Chœur - homme), Paul Gay (Collatinus), Stéphane Degout (Junius), Philippe Georges (Tarquinius), Nora Gubisch (Lucrèce), Hélène Jossoud (Bianca), Sophie Haudebourg (Lucia)
Orchestre de l'Opéra de Lyon, Neil Beardmore (direction)
Laurent Fréchuret (mise en scène)


Créé juste après Peter Grimes, en 1946, Le Viol de Lucréce doit à son statut "d'opéra de chambre" une diffusion nettement plus confidentielle. C'est donc tout à l'honneur de l'Opéra de Lyon de monter une nouvelle production de ce joyau de l'art lyrique. Cela devrait être, plus généralement, une incitation pour les "grandes" maisons à donner plus souvent des opéras de chambre, dont le tranchant de l'orchestration, l'action plus ramassée ainsi que le ton souvent plus personnel, plus libre que s'autorise le compositeur apportent un certain air frais ! (Sans compter le renouvellement du répertoire...)


Seule femme d’officier à être restée fidèle durant la campagne militaire, Lucrèce suscite la jalousie de Tarquinius - excitée par Junius - qui ira la violer chez elle. Celle-ci fait appeler son mari, Collatinus, et se donne la mort devant lui (« Même le plus bel amour est trop fragile pour supporter le poids des ombres »). De cette légende tragique, mainte fois représentée en peinture et en littérature, Benjamin Britten a fait un opéra parcouru d’une tension toujours palpable et d’une émotion à fleur de peau. Par ailleurs, Britten imposera à son librettiste Ronald Duncan l’ajout du thème de la rédemption chrétienne qui apporte une touche d’espoir à cette tragédie.


Composée majoritairement de chanteurs en troupe (cinq sur huit), la distribution se révèle extrêmement convaincante avec des valeurs déjà confirmées comme Philippe Georges et Stéphane Degout ou une découverte comme la superbe jeune soprano Sophie Haudebourg. Le très beau ténor Mark Duffin et Nora Gubisch sont excellents. Nerveux et incisif, Neil Beardmore manque d'un peu de souplesse pour convaincre totalement.


Dans un texte repris dans le programme, Laurent Fréchuret revendique "un travail d'épure". Il y réussit parfaitement par une grande lisibilité dans la narration et dans les passions qui déchirent les personnages. L'intégration du chœur, dont les commentaires prennent par moments la forme de suggestions, est particulièrement réussie. Une première confrontation à l'opéra, pour ce metteur en scène de théâtre, qui se révèle extrêmement concluante.


Une très belle soirée d'opéra qui réjouira tous les mélomanes, excepté le grincheux de service du Monde évidemment, et qui prouve la très bonne forme de l'Opéra de Lyon.




Philippe Herlin

 

 

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