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Déception

Paris
Salle Pleyel
04/05/2014 -  et 1er (Bruxelles), 2 (Frankfurt), 13 (London) avril 2014
Olivier Messiaen : Les Offrandes oubliées
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2, en fa mineur, opus 21
Alexandre Scriabine : Symphonie n° 3, en do mineur, opus 43, «Le Divin Poème»

Daniil Trifonov (piano)
London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)


D. Trifonov (© Dario Acosta)


Premier des deux concerts parisiens de l’Orchestre symphonique de Londres en tournée sous la direction de Valery Gergiev, qui y sortait beaucoup de son répertoire habituel, il aura permis d’entendre une fois de plus le chef ossète avec un de ses pianistes de prédilection, le russe Daniil Trifonov (celui du second concert étant Denis Matsuev). Ensemble, ils se sont illustrés dans un Premier Concerto de Tchaïkovski très convaincant et plus récemment avec les œuvres concertantes de Chostakovitch. Disons d’emblée notre déception de la part d’un pianiste dont on suit la carrière naissante avec intérêt et parfois enthousiasme. Entraîné dès les premières mesures par Gergiev dans un tempo funèbre, Trifonov a donné des deux premiers mouvements du Second Concerto de Chopin une vision tellement peu fraîche, faisant un sort à chaque trait, même à chaque note, décortiquant ce qui doit être spontané, ne laissant jamais chanter la musique, qu’un ennui profond s’est installé aussitôt. Son jeu, sans beaucoup de nuances et de sonorité très uniforme, était tel que les sons les plus pianissimo n’étant pas audibles du balcon. Un peu plus allant que le reste, l’Allegro vivace souffrait aussi d’une retenue dans l’expression, qui laissait sur sa faim. Très décortiquées aussi les deux pièces de Debussy jouées en bis, malgré tout un luxe de nuances et une technique infaillible.


Le concert, qui avait commencé avec une impeccable interprétation de la très tonale et spirituelle méditation symphonique Les Offrandes oubliées de Messiaen (1930, son premier opus pour orchestre), s’achevait par la Troisième Symphonie. «Le Divin Poème» n’est pas la plus passionnante des œuvres orchestrales de Scriabine. Beaucoup de longueurs émaillent les presque cinquante minutes de sa durée. Avec son programme ésotérique, elle se veut un parcours dans la pensée nietzschéenne. On peut l’entendre comme une pièce jouée d’un seul tenant, plus poème symphonique que symphonie, à l’orchestration assez lourde, quasi wagnérienne, mais n’ayant aucune des subtilités d’un Bruckner, pour rester dans le même effectif. Le London Symphony Orchestra a excellé dans tous ses pupitres tout au long de cette œuvre qui semblait cependant ne pas exalter le geste directorial de Valery Gergiev.


Le site de Daniil Trifonov



Olivier Brunel

 

 

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