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Mascagni et les débuts du septième art

Bruxelles
La Monnaie
03/12/2014 -  
Pietro Mascagni : Rapsodia satanica
Nino Oxilia (réalisation)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Philippe Béran (direction)


L. Borelli dans Rapsodia satanica


Excellente initiative que celle-ci. En collaboration avec les cinémathèques de Bruxelles et de Bologne, la Monnaie projette dans sa Grande Salle Rapsodia satanica (1914) de Nino Oxilia pendant que l’Orchestre symphonique de la Monnaie exécute dans la fosse la musique que Mascagni a conçue pour ce film. Répondant à une commande de la Cines, une des principales sociétés cinématographiques de l’époque, le compositeur a choisi ce moyen-métrage de trois quarts d’heure environ d’un jeune réalisateur mort au front à l’âge de 28 ans en 1917, année durant laquelle le film a été projeté avec l’accompagnement musical que l’auteur de Cavalleria rusticana avait achevé deux ans plus tôt.


Variation sur le thème de Faust, en ce sens que c’est une riche aristocrate qui conclut un pacte avec Méphisto, ce film muet permet, bien sûr, de mesurer les progrès immenses que le cinéma a accomplis en un siècle mais son esthétique et sa maîtrise s’avèrent plus que remarquables. Les décors, les costumes, la lumière, la mise en scène, le jeu des acteurs, de nature chorégraphique, constituent autant de composants judicieusement pensés et intégrés qui expliquent que ce film mérite d’être connu, surtout que les spectateurs qui assistent à la projection bénéficient d’une version restaurée et colorisée à la main. L’œuvre rappelle en outre la place importante de l’Italie dans l’industrie cinématographie durant le premier quart du XXe siècle avant que les Etats-Unis n’assoient leur suprématie.


D’une beauté stupéfiante, Lyda Borelli (1884-1959), qui a marqué son époque, malgré une filmographie réduite à treize films tournés sur cinq ans, crève l’écran en Comtesse Alba d’Oltrevita, au point d’occulter ses deux prétendants, Tristano (Andrea Habay) et Sergio (Giovanni Cini), et le Méphisto horriblement caricatural d’Ugo Bazzini. Dans la fosse, Philippe Béran, qui collabore à cette occasion pour la première fois avec la Monnaie, dirige un orchestre suffisamment impliqué et discipliné pour permettre d’apprécier une musique, certes pas exceptionnelle, mais illustrant habilement l’histoire. La durée de ce concert, malgré des tarifs tout de même non négligeables, provoque un sentiment de trop peu. N’était-il pas possible de concevoir une première partie, par exemple en proposant un autre film de Nino Oxilia, ou avec Lyda Borelli, à la rigueur accompagné au piano ?



Sébastien Foucart

 

 

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