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Jessica Pratt, Lucia rayonnante

Milano
Teatro alla Scala
02/01/2014 -  et 7, 11, 14, 16, 19, 21*, 23, 28 février 2014
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
Massimo Cavalletti (Enrico), Albina Shagimuratova/Jessica Pratt* (Lucia), Vittorio Grigolo/Piero Pretti* (Edgardo), Juan Francisco Gatell (Arturo), Sergey Artamonov (Raimondo), Barbara Di Castri (Alisa), Massimiliano Chiarolla (Normanno)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Pier Giorgio Morandi (direction musicale)
Mary Zimmerman (mise en scène), Daniel Ostling (décors), Mara Blumenfeld (costumes), T.J. Gerckens (lumières), Daniel Pelzig (chorégraphie)


(© Teatro alla Scala)


Lucia di Lammermoor investit la Scala pour tout le mois de février, avec deux distributions différentes. La seconde est emmenée par Jessica Pratt, une soprano australienne qui va de succès en succès un peu partout en Italie, où elle se produit régulièrement. L’occasion est donc propice de l’entendre dans un de ses rôles de prédilection, qui plus est dans un théâtre majeur. Disons-le d’emblée : sa réputation n’est pas usurpée, loin de là. Très à l’aise scéniquement sur l’immense plateau de la Scala, elle incarne une Lucia rayonnante, qui séduit par sa voix admirablement conduite sur toute la tessiture, sa justesse d’intonation et son émission naturelle et légère, qui n’a jamais besoin de forcer, culminant avec un air de la folie aux vocalises délicatement ciselées, qui se termine sous les ovations du public. La prestation est techniquement parfaite mais ne bouleverse pas vraiment, peut-être parce que l’interprète cherche à contrôler la moindre note, la moindre inflexion, et est trop sur la réserve, jamais dans l’abandon. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas tous les soirs qu’on a la chance d’entendre une Lucia de ce niveau.


L’autre excellente surprise de la seconde distribution est l’Edgardo de Piero Pretti, dont le chant est impeccablement stylé et paré de belles nuances, mais dont le personnage apparaît très peu investi scéniquement. Néanmoins, un nom à retenir. Le reste de la distribution est solide, avec notamment le Raimondo sensible de Sergey Artamonov, l’Arturo délicat de Juan Francisco Gatell – même si la voix n’est pas très grande – et l’Enrico sonore de Massimo Cavalletti.


La production arrive tout droit de New York, où elle a été étrennée en 2007 pour Natalie Dessay, avant d’être reprise quelques années plus tard pour Anna Netrebko. Ce spectacle traditionnel au bons sens du terme, comme le Met en raffole, offre de belles images dépeignant une Ecosse de forêts et de châteaux. Parmi les éléments plus originaux, on retient l’apparition d’un spectre diaphane, sorte de double de Lucia, et un escalier monumental au pied duquel se déroule la célèbre scène de la folie, point d’orgue de la partition. Dans la fosse, Pier Giorgio Morandi livre une lecture précise et routinière, mais sans inspiration. Personne ne s’en plaindra vraiment, Lucia est avant tout un opéra de chanteurs.



Claudio Poloni

 

 

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