About us / Contact

The Classical Music Network

Baden-Baden

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Maxim Vengerov : le retour !

Baden-Baden
Festspielhaus
11/08/2013 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour violon n° 4, K. 218, et n° 5, K. 219
Piotr Illitch Tchaïkovsky : Sérénade mélancolique, opus 26 – Souvenir d’un lieu cher, opus 42 – Valse-Scherzo, opus 34

Orchestre de chambre de Pologne, Maxim Vengerov (violon et direction)


M. Vengerov (© John Taylor)


Maxim Vengerov a fait longtemps partie des hôtes privilégiés du Festival de Baden-Baden, et puis sont arrivées les années de galère : une tendinite de l’épaule, des douleurs pénibles à chaque tentative de reprise de l’instrument, un essai moyennement concluant de reconversion vers la direction d’orchestre... Des soucis qui paraissent enfin oubliés, comme le suggérait déjà l'apparition du violoniste russe au Festspielhaus en avril 2013, pour une interprétation souveraine du Concerto pour violon de Brahms, accompagné par l’Orchestre Philharmonique de Berlin.


Vengerov revient cette fois en plus petit comité, avec un Orchestre de chambre de Pologne qu’il «dirige» en lui laissant, comme souvent en pareil cas, une certaine liberté, se contenant de donner çà et là quelques impulsions de l’archet ou des épaules. En formation de chambre classique, relativement fournie, les pupitres sont loin d’afficher une cohésion parfaite, voire, ce qui est plus fâcheux dans ce rôle de faire valoir, couvrent un peu trop l’instrument soliste. En première partie les Quatrième et Cinquième Concertos de Mozart brilleraient certainement davantage si les attaques étaient un peu plus précises et les équilibres un peu moins empiriquement réalisés. Mais le public n’a d’yeux et d’oreilles que pour le soliste, qui affiche une forme exceptionnelle. Vengerov, à presque quarante ans, paraît assagi mais il a gardé une sonorité généreuse. L’intonation est juste (pas toujours parfaitement, mais l’infaillibilité ne semble pas ici recherchée pour elle-même) et ce Mozart-là coule de source, aussi indiscutable dans sa grande manière que ces concertos joués naguère par un Szeryng, un Oïstrakh ou un Grumiaux. Maxim Vengerov a composé lui-même de nouvelles cadences pour l’occasion, d’une virtuosité attendue et d’un style, là encore, traditionnel.


Davantage d’originalité en seconde partie, et puis aussi, somme toute, un répertoire stylistiquement plus évident pour le soliste et pour la phalange qui l’accompagne. Au programme une large demi-heure d’un Tchaïkovsky peu fréquenté, pièces pour violon et orchestre mais aussi orchestrations réalisées par David Walter à partir de pages pour violon et piano. S'imbrique ainsi une sorte de suite concertante de cinq pièces pour violon et cordes, parcours à la fois brillant et d’une sentimentalité de bon aloi dans lequel Vengerov se sent parfaitement à l’aise, au risque parfois d’une certaine uniformité dans l’approche.


A l’issue de ce programme déjà généreux le minutage s’allonge encore énormément, avec rien moins que la Havanaise puis l’Introduction et Rondo capriccioso de Camille Saint-Saëns. Tous les pupitres de vents ont quitté l’orchestre avant l’entracte et l’accompagnement sonne bizarrement tronqué parfois, certaines parties essentielles se retrouvant cependant récupérées par tel ou tel premier pupitre. L’atmosphère est au feu d’artifice, véritable démonstration de retour de forme, dans ces pièces sans profondeur mais toujours remarquablement écrites pour mettre le soliste en valeur. La cohorte des violonistes de premier plan vient de récupérer un artiste avec lequel il faut à nouveau compter, et de surcroît mûri, au sommet de ses possibilités. Qu’on se le dise !



Laurent Barthel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com