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La Chauve-Souris peine à prendre son envol

Geneva
Grand Théâtre
12/13/2013 -  et 15*, 17, 21, 22, 28, 30, 31 décembre 2013
Johann Strauss fils : Die Fledermaus
Nicolas Rivenq (Gabriel von Eisenstein), Mireille Delunsch*/Caroline Bleau (Rosalinde), René Schirrer (Frank), Marie-Claude Chappuis (Prince Orlofsky), Marc Laho (Alfred), Dominique Côté (Dr Falke), Fabrice Farina (Dr Blind), Teodora Gheorghiu (Adèle), Marion Jacquemet (Ida), Omar Keita (Ivan), Dimitri (Frosch)

Chœur du Grand Théâtre de Genève, Ching-Lien Wu (préparation), Orchestre de la Suisse, Theodor Guschlbauer (direction musicale)
Stephen Lawless (mise en scène), Benoît Dugardyn (décors), Ingeborg Bernerth (modèles des costumes), Simon Trottet (décors), Nicola Bowie (chorégraphie)


(© GTG/Isabelle Meister)


Pour les fêtes de fin d’année, le Grand Théâtre de Genève reprend La Chauve-Souris déjà présentée en décembre 2008. Comme il y a cinq ans, on admire le magnifique décor de Benoît Dugardyn représentant un intérieur bourgeois style Art Nouveau ainsi que les costumes chatoyants dessinés par Ingeborg Bernerth, inspirés de Klimt. Et comme il y a cinq ans, on est charmé par ce spectacle créé au Festival de Glyndebourne en 2003, où tout est parfaitement réglé, où tout s’enchaîne sans temps morts, aux rythmes des valses, polkas et autres galops de la plus célèbre partition de Johann Strauss fils, avec en filigrane une critique acerbe d’une société blasée, qui ne sait plus s’amuser, si ce n’est au détriment d’autrui. Mais d’où vient pourtant le sentiment d’ennui ? Comme en 2008, il manque le grain de folie, l’étincelle qui aurait pu transcender la production, laquelle, en fin de compte, se révèle bien sage. Cette Chauve-Souris peine toujours à prendre son envol. La faute peut-être au choix de la version française (contrairement à 2008), qui déconcerte au premier abord tous ceux – chanteurs et spectateurs – pour qui Die Fledermaus est une opérette chantée en allemand (et d’ailleurs, la célèbre czardas de l’acte II est interprétée dans la langue de Goethe).


La faute sûrement aussi au changement de distribution intervenu à quelques jours seulement de la première : initialement prévue pour endosser les habits de Rosalinde, la soprano suisse Noëmi Nadelmann a été remplacée quasiment au pied levé par Mireille Delunsch. Si elle a déjà interprété le rôle, à Salzbourg notamment, la chanteuse française ne connaissait pas la version française, qu’elle a dû apprendre en très peu de temps pour sauver le spectacle, chapeau bas ! Gageons qu’au fil des représentations, elle acquerra plus d’assurance et de brio. La distribution est de haut niveau : Teodora Gheorghiu incarne une Adèle enjouée et lumineuse, même si parfois fâchée avec le français, Nicolas Rivenq est un Gabriel von Eisenstein plein de panache et d’élégance, Marc Laho un Alfred aux aigus solaires, René Schirrer un Frank débonnaire et Marie-Claude Chappuis un Prince Orlofsky blasé à souhait, quand bien même la projection est limitée. On retiendra aussi la superbe prestation du Québecois Dominique Côté en Dr Falke, un nom à retenir. Le rôle de Frosch est confié à Dimitri, un clown qui a statut de légende en Suisse. A la tête de l’Orchestre de la Suisse romande, Theodor Guschlbauer dirige pour la première fois La Chauve-Souris, après avoir dirigé tant de fois Die Fledermaus, avec notamment Gundula Janowitz, Edita Gruberova ou Lucia Popp. A l’instar de la mise en scène, sa lecture, raffinée et nuancée, mais aussi sombre et mélancolique, manque quelque peu de verve et d’entrain.



Claudio Poloni

 

 

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