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Dégermanisés

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Victoria Hall
11/20/2013 -  et 21 novembre 2013 (Lausanne)
Ludwig van Beethoven: Concerto pour piano n° 5 “L’Empereur”, opus 73
Johannes Brahms: Symphonie n° 2, opus 73

Emanuel Ax (piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Youri Temirkanov (direction)


E. Ax (© Lisa Marie Mazzucco)


Voici un programme plus que classique pour ce concert traditionnel des amis de l’OSR. A cette occasion, les musiciens retrouvaient Emanuel Ax, avec qui ils ont souvent joué dans le passé et surtout découvrait la direction de Youri Temirkanov.


Les musiciens ont joué dans le passé le Concerto “L’Empereur” que ce soit avec Radu Lupu sous la direction Marek Janowski en 2010 ou avec Hannes Minnaar, dont Emanuel Ax fut l’un des professeurs, lors de la finale du concours de Genève en 2008. Il y a cependant beaucoup de différences entre le souvenir de la lecture un peu timide du Néerlandais et celle directe, affirmée et sans affectation du pianiste américain. Le poids des ans commence à se faire entendre et dans ce concerto assez exigeant, certains passages fortes sont un peu durs mais son autorité et la conduite de la ligne sont bien là. Seul le mouvement lent manque un peu d’intériorité et aurait gagné à être joué un peu plus lentement. La surprise vient également de la richesse sonore de l’orchestre, mais le dialogue ne s’instaure pas toujours entre chef un soliste qui phrase avec plus d’imagination que l’orchestre. Très applaudi, Emanuel Ax nous donne en bis la Valse op 34 n° 2 de Chopin, dépourvue de sentimentalisme dans un tempo allant avec un cantabile qui aurait réjoui un Rubinstein.


La splendeur sonore de l’Orchestre se confirme en deuxième partie dans la Deuxième Symphonie de Brahms. Le métier du chef Russe est évident et le travail qu’il demande aux cordes pour donner plus de vigueur aux coups d’archet, permettant ainsi aux musiciens de produire des tutti puissants où bois et cuivres ne dominent pas les cordes. Temirkanov recherche également un certain drame et une tension inhabituelle dans une symphonie plutôt lyrique et pastorale. Si cette approche permet d’écouter le développement de l’Allegro non troppo sous un jour nouveau, le deuxième mouvement ou l’Allegro con spirito final souffrent de changements de tempi trop visibles qui mettent à mal la continuité d’une œuvre pourtant construite avec beaucoup de soin.


Il faut quand même reconnaître à cette lecture son originalité et surtout reconnaitre le travail important qui a été réalisé. La mise en place en particulier était d’une grande qualité en dépit des rubatos cherchés par le chef et les recherches de couleurs de l’orchestre sont fascinantes et inattendues. Si on ne peut s’empêcher de penser que le répertoire allemand n’est pas aussi naturel au chef russe que celui des compositeurs de son pays, c’est un plaisir de voir comment ce que cet orchestre peut produire lorsqu’il est réellement challengé comme il l’a été ce soir par une telle personnalité.



Antoine Leboyer

 

 

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