About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Est-Ouest

Paris
Maison de Radio France
12/22/2000 -  
Variations sur un thème russe (extraits)
Jean Cras : Concerto pour piano
Serge Rachmaninov : Symphonie n° 3, opus 44


Abdel Rahman El Bacha (piano)
Orchestre de Bretagne, Stefan Sanderling (direction)

Il faut rendre hommage à l'Orchestre de Bretagne, pour sa visite à Paris, d'être sorti des sentiers battus, même si le résultat ne fut sans doute pas toujours à la hauteur des ambitions.


En 1899, dix compositeurs, parmi lesquels Glazounov, Liadov, Rimski et Scriabine, s'associent pour dédier à l'éditeur Belaïev une série de variations sur un thème russe. Il est regrettable que contrairement aux indications fournies par le programme, seules cinq variations soient interprétées, sans qu'il soit possible de déterminer auxquels de ces dix compositeurs les attribuer, ni même l'auteur de l'orchestration, passablement épaisse, plus proche d'Elgar ou Reger que de Rimski ou Scriabine, de ces Variations originellement écrites pour quatuor à cordes.


Un appel de cor suivi d'une gamme ascendante (en si bémol) du piano: ce n'est pas le début du Second concerto de Brahms, mais celui du Concerto (1931) de Jean Cras. Faisant figure, en quelque sorte, de "régional de l'étape", le compositeur brestois était ainsi représenté par l'une de ses meilleures partitions, dédiée à sa fille Colette (par ailleurs épouse d'Alexandre Tansman). A peine troublée par les mélismes vaguement exotiques du mouvement central, l’œuvre, affichant une naïveté extérieure et colorée, évoque tour à tour d'Indy et Ravel. Abdel Rahman El Bacha, étincelant et tranchant comme un diamant, sert ce concerto avec une probité parfaite, avant de se lancer fougueusement dans la Valse en mi mineur (opus posthume) de Chopin.


Retour à l'Est en seconde partie, avec une bien décevante Troisième symphonie de Rachmaninov. Il faut toutefois reconnaître qu'il est particulièrement délicat de rendre de façon satisfaisante l'atmosphère complexe de cette ultime symphonie, intransigeante et refusant toute concession à la facilité, en même temps que révélatrice d'une forme de désarroi qui rappelle aussi bien Elgar que Pfitzner. La mise en place est globalement satisfaisante, même si la précision et l'homogénéité ne sont pas toujours au rendez-vous. Sous la baguette du fils du grand Sanderling, les musiciens font preuve d'un engagement indéniable, mais cette interprétation est irrémédiablement grevée à la fois par la lourdeur et la sonorité terne de l'orchestre et par un grave manque de fantaisie, d'ironie et de subtilité. Le temps paraît donc bien long, notamment dans l'allegro moderato initial, joué avec la reprise.


Concert diffusé par France-Musiques le 4 janvier à 20 heures.




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com