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Pas si facile

Geneva
Victoria Hall
10/30/2013 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Die Zauberflöte, K. 620: Ouverture
Robert Janssens: Fantaisie sur «La Flûte enchantée»
Elliott Carter: Concerto pour flûte
Joseph Haydn: Symphonie n° 27
Franz Benda: Concerto pour flûte en mi mineur

Emmanuel Pahud (flûte)
Geneva Camerata, David Greilsammer (direction)


E. Pahud (© Peter Adamik/EMI Classics)


Après son concert inaugural au Bâtiment des Forces motrices, le Geneva Camerata reçoit un invité de marque en la personne d’Emmanuel Pahud, Genevois de naissance et sans conteste le flûtiste de sa génération. A cette occasion, le jeune ensemble s’était déplacé dans un Victoria Hall plein et avait choisi un programme assez exigeant dans sa longueur et sa versatilité. Ce concert laisse cependant sur sa faim et permet de mesurer la difficulté qu’il y a de vouloir faire jouer à un jeune ensemble des styles aussi variés.


Le tempo très vif adopté dans l’Ouverture de La Flûte enchantée met les musiciens dans une situation assez inconfortable. Articulations et même justesse sont mises à mal. Dans ces conditions, l’esprit de l’œuvre ne peut s’épanouir. Sans transition, Emmanuel Pahud sort du rang des musiciens pour nous jouer la Fantaisie écrite par Robert Janssens sur les thèmes de l’opéra. Il s’agit d’une œuvre assez virtuose qui permet au flûtiste de faire ressortir ses immenses capacités mais qui, en fin de compte, reste un peu artificielle.


Emmanuel Pahud est le créateur du Concerto pour flûte d’Elliot Carter, qui nous a quittés l’an dernier et dont David Greilsammer rappelle qu’il l’a écrit alors qu’il avait 99 ans. Cette exécution qui est une première en Suisse. Elle permet d’apprécier l’originalité du compositeur américain, capable de trouver dans une œuvre si concentrée des couleurs si nouvelles dans l’orchestre tout en mélangeant une série de styles. La partie soliste est très exigeante et exploite complétement les possibilités de l’instrument, que ce soit dans des parties chantées legato que dans la recherche de sonorités et d’effets dans les registres aigus. L’orchestre est attentif à son soliste mais on peut cependant se demander si le fait de jouer une œuvre de cette complexité par un ensemble qui a brillé dans du Lully permet de trouver la force sonore que Carter attendait d’un orchestre moderne.


Les musiciens sont plus dans leur élément dans la Vingt-seprième Symphonie de Haydn. Les tempi sont plus chantants que dans le Mozart et les textures inspirées des pratiques baroques sont plus adaptés à une telle pièce. Le même commentaire s’applique au Concerto pour flûte de Franz Benda. Il s’agit d’une œuvre certes ambitieuse pour son époque par sa forme et la virtuosité demandée au soliste mais qui reste d’un intérêt limité. Il y a plus de musique et de majesté dans le bis tiré de l’Orféo de Gluck, qu’Emmanuel Pahud joue avec complicité avec Roy Amotz, flûtiste solo du Camerata.


Ce concert un peu décevant souligne bien le challenge que David Greilsammer et ses musiciens vont devoir relever pour être capables de convaincre dans les nombreux domaines où ils souhaitent aller. Les répertoires sont variés et vastes et il leur faudra faire preuve de soin pour choisir les bonnes pièces qui leur soit adaptées. (Signalons enfin que l’orchestre fera sa première tournée avec le mandoliniste Avi Avital en soliste et produira les semaines suivantes à Paris le 7 novembre, le 10 à Berlin et le 22 à Londres dans un programme consacré à la famille Bach.)


Le site d’Emmanuel Pahud
Le site de l’orchestre du Geneva Camerata



Antoine Leboyer

 

 

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