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OSR 2.0

Geneva
Victoria Hall
09/20/2013 -  
Joseph Haydn: Symphonie n° 76
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour flûte n° 1, K. 313
Felix Mendelssohn: Symphonie n° 1, opus 11

Loïc Schneider (flûte)
Orchestre de la Suisse Romande, Neeme Järvi (direction)


L. Schneider


Bien que ce concert marque le début de la saison symphonique de l’OSR à Genève, celui-ci a déjà été bien actif depuis la rentrée puisqu’il a été présent aux Schubertiades de Monthey, au Septembre musical de Montreux ainsi que pour une série de représentations des Noces de Figaro au Grand Théâtre.


La nouvelle équipe de direction, composée de Florence Notter, présidente, et de Henk Swinnen, directeur général, a tenu cette semaine sa première conférence de presse. Si l’impact de cette nouvelle équipe ne peut se sentir dès maintenant dans la programmation de cette saison, établie il y a de cela plusieurs années, de nombreux nouveaux projets ont été évoqués. L’OSR va signer un accord avec la fondation Pro Helvetia pour commander des œuvres à des compositeurs suisses et mettra l’accent lors des saisons futures sur les nouveaux jeunes talents. Plusieurs initiatives sont lancées pour permettre à l’OSR de se rapprocher encore plus de son public : organisation de rencontres avec les musiciens après le concert, concerts le dimanche matin avec organisation d’une garderie d’enfants pour conserver le contact avec la génération des jeunes parents auxquels l’arrivée d’enfants fait souvent perdre la relation qu’ils avaient avec l’OSR...


Enfin, plus important encore, l’OSR procède à une refonte complète de ses moyens de communication. L’ancien site Internet de l’OSR, qui était bien vieillot, est remplacé par un nouveau site bien plus moderne très attrayant. L’orchestre alimente aussi sa page Facebook et ce sera Henk Swinnen lui-même qui tweetera sur le compte @OSRorchestre. Un soin particulier va être apporté à la création de contenus réguliers avec la réalisation de vidéos, comme l’interview du soliste de ce soir, Loïc Schneider. Enfin, je recommande tout particulièrement aux mélomanes la page d’archives de la Télévision suisse romande qui permettent d’entendre et de revoir les anciens directeurs musicaux de l’OSR, d’Ernest Ansermet à Neeme Järvi. Au total, toute une série d’initiatives intelligentes et bienvenues d’une équipe qui a des ambitions bien réelles.


Haydn et Mozart sont-ils vraiment au cœur du répertoire de l’OSR ? Nous sommes maintenant habitués à une esthétique plus moderne dans ces œuvres et les choix retenus ce soir par Neeme Järvi semblent un peu anachroniques, à l’opposé de ceux d’un David Greilsammer et de son Geneva Camerata. La conception trop sage et trop classique du chef estonien fait que son Haydn et son Mozart sont tous deux un peu pâles et manquent de caractérisation. Le tissu orchestral manque de clarté, en particulier aux cordes basses qui manquent de netteté. De nombreux ensemble modernes ont assimilé les approches des musiciens baroques et jouent ainsi ces compositeurs avec plus de théâtralité ainsi qu’avec des textures plus légères. Il ne faut cependant pas bouder son plaisir et reconnaître le travail réalisé, en particulier la beauté du son du premier violon de l’orchestre, Bogdan Zvoristeanu, qui a un très beau solo dans l’Adagio, ma non troppo de la Soixante-seizième Symphonie de Haydn ainsi que le phrasé très musical de Loïc Scheinder, flûtiste solo de l’orchestre. Très applaudi par le public et ses collègues, celui-ci donne avec eux en bis le sublime deuxième mouvement du Quatuor K 285.


La Première Symphonie de Felix Mendelssohn a été écrite une quarantaine d’années après les œuvres de Haydn et de Mozart, le compositeur étant alors âgé de quinze ans. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est le chef-d’œuvre d’un visionnaire qui ouvre le chemin des symphonies romantiques. Nous ne sommes plus dans le même monde, et musiciens et chef sont bien plus dans leur répertoire. Neeme Järvi s’y révèle plus dynamique et plus inspiré. Il prend soin de faire ressortir les multiples voix de l’Allegro molto, qui annonce d’ores et déjà la richesse de la polyphonie de l’Octuor qui ne suit cette symphonie que de neuf numéros d’opus. L’Andante a beaucoup de poésie et offre aux bois de belles interventions. Le Menuetto est joué avec l’allant qui manquait si cruellement dans le Haydn. Enfin, l’Allegro con fuoco final ne laisse plus aucun doute sur le fait que Mendessohn a bien dépassé les normes un peu strictes de la période classique et que le génie qui va lui permettre de composer tant de chefs-d’œuvre est bien déjà présent.


La saison de l’orchestre nous permettra de retrouver quelques habitués. Parmi les chefs invités « séniors », Charles Dutoit célébrera Mozart et Respighi, Manfred Honeck s’attaquera à la Neuvième Symphonie de Mahler et Youri Termikanov fera ses débuts avec l’OSR. L’orchestre retrouvera quelques « jeunes » avec qui il a bien « accroché », comme Alain Altinoglu ou Vasily Petrenko. Avant d’emmener l’OSR au Japon, Kazuki Yamada, premier chef invité, le retrouvera dans des programmes variés, avec succesivement Jean-Yves Thibaudet et Daniil Trifonov en solistes. La part du lion reviendra bien sûr à son directeur musical Neeme Järvi, qui lui fera parcourir des horizons larges avec en particulier la création d’un Concerto pour violon de Pascal Dusapin avec Renaud Capucon en soliste. Enfin et surtout, le chef estonien célèbrera les compositeurs nordiques auquel il est tant associé, Pärt, Sibelius mais aussi Nielsen, compositeur si peu joué à Genève, avec ce chef-d’œuvre absolu qu’est la Quatrième Symphonie « L’Inextinguible ». Bref, comme le dit l’OSR, un embarras du choix pour se laisser « surprendre ».



Antoine Leboyer

 

 

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