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Sasha Waltz captive

Bruxelles
La Monnaie
09/13/2013 -  et 14, 15* septembre 2013
Sasha Waltz : Jagden und Formen (Zustand 2008) (musique de Wolfgang Rihm) – Sacre (musique d’Igor Stravinski)
Sasha Waltz & Guests, Sasha Waltz (chorégraphie)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Franck Ollu (direction)
Jagden und Formen: Martin Hauk (éclairages), Beate Borrmann (costumes)
Sacre: Thilo Reuther (éclairages), Pia Maier Schriever (scénographie), Bernd Skodzig (costumes)


(© Bernd Uhlig)


En ce début de saison, la Monnaie célèbre la danse contemporaine. Avant La Clémence de Titus du 10 au 26 octobre, plusieurs spectacles chorégraphiques figurent à l’affiche : C(h)œurs d’Alain Platel, 4D de Sidi Larbi Cherkaoui (du 23 au 25 septembre au Théâtre national), Rosas danst Rosas et Rezeitung d’Anne Teresa De Keersmaeker du 8 au 12 octobre, respectivement au Kaaitheater et à la Salle Malibran.


Commande du Théâtre Mariinsky à l’occasion du centenaire du Sacre du printemps, Sacre de Sasha Waltz passe par Bruxelles couplé avec un autre projet de la chorégraphe créé il y a cinq ans dans le cadre des Frankfurter Positionen, Jagden und Formen (Zustand 2008). Wolfgang Rihm a adapté sa composition (d’où la mention «Zustand 2008») en ajoutant, comme l’indique le programme de salle distribué pour une fois gratuitement, des nouveaux mouvements, des silences et des solos. Le résultat s’avère captivant grâce à la musique, presque aussi puissante, évocatrice et envoûtante que celle du Sacre du printemps, à l’agencement du plateau – orchestre placé sur scène – et à l’intégration des musiciens dans la chorégraphie. L’idée assurément la plus originale se situe à l’approche de la fin, lorsque ceux-ci quittent progressivement l’orchestre avec leur instrument pour se coucher sur la scène parmi les danseurs.


Les musiciens rejoignent la fosse pour Sacre dont la chorégraphie paraît en comparaison plus brute, moins décantée, que celle de Jagden und Formen. Le programme dévoile que l’opposition entre le groupe et l’individu constitue un fil conducteur, non seulement dans ce spectacle mais aussi dans le travail de Sasha Waltz, une thématique qui formait d’ailleurs la colonne vertébrale de C(h)œurs d’Alain Platel. Ce Sacre, qui rappelle celui de Pina Bausch (costumes, mouvements), restitue avec une grande force d’impact la dimension sacrificielle de l’ouvrage. La chorégraphie en traduit la rythmique carrée, l’intensité, la brutalité avec émotion et même tendresse. Un monticule de terre, que les danseurs désagrègent au fur et à mesure, symbolise la destruction de la nature mais la signification de cette sorte de stalactite qui descend progressivement semble plus malaisée à cerner. Dans ce double spectacle captivant et d’une grande perfection formelle, la compagnie Sasha Waltz & Guests occupe magnifiquement l’espace. Au point dans Jagden und Formen, l’Orchestre symphonique de la Monnaie dirigé par Fanck Ollu se montre en revanche quelconque dans un Sacre moins bien affûté.



Sébastien Foucart

 

 

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