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Unto us an orchestra is born

Geneva
Bâtiment des Forces Motrices
09/12/2013 -  
Jean-Baptiste Lully: Atys: Ouverture – Persée: Entrée des divinités infernales – Armide: Gavote en Rondeau – Le Bourgeois genthilhomme: Giourdina
Jospeh Haydn: Concerto pour violoncelle n° 1
Martin Jaggi: Uruk (création)
Wolfgang Amadeus Mozart: Symphonie n° 41, K. 551 «Jupiter»

Steven Isserlis (violoncelle)
Geneva Camerata, David Greilsammer (direction)


S. Isserlis


Dans un entretien qu’il nous avait accordé en mai dernier, David Greilsammer avait présenté son ambition projet de création d’un nouvel ensemble destiné à des répertoires baroques et modernes et surtout pour sortir la musique classique de ses carcans conformistes trop étroits. La Geneva Camerata a donné hier soir son premier concert au bâtiment des forces motrices son premier concert et les musiciens peuvent être fiers du résultat.


Les musiciens choisis par David Greilsammer sont jeunes et de grande qualité. Le niveau technique général est élevé et, si lon peut se permettre, probablement plus que celui de l’Orchestre de chambre de Genève, l’ensemble qu’il dirigeait jusqu’alors. Les musiciens sont rompus aux pratiques baroques: vibrato minimum, grande souplesse dans les tempi, cors naturels... mais les cordes savent également changer d’archet et s’adapter aux exigences de la musique de notre temps.


Les pièces de Jean-Baptiste Lully qui débutaient ce concert sont des pièces de caractère, théâtrales et pleines d’éloquence. Réunies en une suite (introduction lente, développement, mouvement lent, dansé puis finale), ces pages prennent un caractère quasi symphonique. Voici une superbe musique probablement inconnue pour une bonne partie du public et qui en dit long sur les découvertes qu’il reste encore à faire dans ce répertoire.


La présence de Steven Isserlis est un atout pour la Camerata. Le violoncelliste anglais a une sonorité discrète qui se marie naturellement avec celles des instruments. Il n’hésite pas à user d’un vibrato pour faire ressortir la ligne de chant de son instrument et son phrasé est d’une grande musicalité. Le violoncelliste varie subtilement les tempi et l’orchestre, en particulier, juste avant la cadence du premier mouvement du Premier Concerto de Haydn, le suit avec beaucoup d’attention. Très applaudi par le public, il joue en bis un air catalan, Le Chant des oiseaux, popularisé par Casals.


Fidèle à ses habitudes, David Greilsammer prend le micro pour commenter des donner des pistes de lecture sur la création d’Uruk, commande de la Camerata et de la fondation Nestlé pour l’art au compositeur zurichois Martin Jaggi. Cette œuvre dense fait évoluer des thèmes aux vents qui se propagent lentement aux cordes pour disparaître dans un filet de son, les musiciens utilisant un diapason pour obtenir un son éthéré. Elle n’est pas de très longue durée et peut-être aurait-ce été une bonne idée que de la jouer... deux fois, afin que le public puisse se familiariser avec elle – une idée à creuser.


La Symphonie «Jupiter» qui conclut ce programme est bien évidemment plus connue du public. David Greilsammer connaît bien son Mozart et sa lecture est bien plus proche de l’esprit de ce qu’en fait un René Jacobs que ce que faisait en son temps un Karl Böhm, défenseur d’une certaine tradition autrichienne. Les pratiques baroques lui permettent d’obtenir un équilibre et une grande lisibilité des plans sonores. Les instruments à vent ressortent bien plus qu’avec un orchestre moderne et le détaché des contrebasses et des violoncelles, si souvent fondu dans la masse des cordes, est très lumineux. Les rubatos sont également assez marqués, même si certains changements dans le premier mouvement auraient gagnés à être un peu moins visibles. Les musiciens sont à leur aise dans le tempo vif du finale si exigeant de cette symphonie.


David Greilsammer et la Camerata proposeront cette saison de nombreux programmes variés et originaux. Ils recevront entre autres Emmanuel Pahud pour un programme qui ira de Benda à Elliott Carter, joueront du Mozart et du jazz avec Yaron Herman, Ligeti avec Patricia Kopatchinskaja. Ils se déplaceront dans la salle Frank Martin du collège Calvin ou au Musée d’art et d’histoire pour y jouer les six Concertos brandebourgeois dans six salles différentes et feront l’ouverture du festival de musique électronique avec le pianiste-DJ Francesco Tristano. Beaucoup d’aventures en perspective.


Le site de la Geneva Camerata
Le site de David Greilsammer
Le site de Martin Jaggi
Le site de Steven Isserlis



Antoine Leboyer

 

 

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