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Le Printemps

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
05/03/2013 -  
Camille Saint-Saëns :Quintette avec piano, opus 14
Felix Mendelssohn-Bartholdy :Quintette à cordes n° 2, opus 87 (*)

Pierre Fouchenneret, Guillaume Chilemme (violon), Adrien La Marca (*), Adrien Boisseau (alto), Yan Levionnois, Edgar Moreau (*) (violoncelle), Guillaume Bellom (piano)




Il faut se féliciter une nouvelle fois que le Festival de Pâques de Deauville (en fait de printemps) paraisse résister parfaitement à la crise malgré les inévitables difficultés d’organisation que suppose un tel événement consacré, en province, à la musique de chambre. Il est vrai que sa formule originale – des musiciens confirmés mettent le pied à l’étrier, dans une salle vouée avant tout à la vente de yearlings, à de jeunes pousses se destinant à des carrières de musiciens professionnels – semble inusable. La proximité de Paris – à deux heures de route – et une intelligente programmation mêlant œuvres classiques, romantiques et contemporaines et jouant habilement avec les vacances scolaires et ponts du printemps font le reste. C’est ainsi que l’année 2013 est celle de la dix-septième édition, toujours sous la direction de l’infatigable découvreur de talents qu’est Yves Petit de Voize.


Le deuxième des huit concerts de cette année était construit autour de deux compositeurs souvent taxés de la même façon, brillants mais vides sous des déluges de notes, voire mièvres: Camille Saint-Saëns (1835-1921) et Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847), deux créateurs ayant connu le même parcours d’enfant prodige et de virtuose du clavier. Autre élément de cohérence: deux quintettes étaient à l’affiche, dominés chacun par un instrument, le piano pour le premier, de Saint-Saëns, et le violon pour le second, de Mendelssohn.

Sept interprètes, parmi lesquels Adrien Boisseau (né en 1991) remplaçait pour le Quintette de Mendelssohn Antoine Tamestit, «l’ancien», si l’on ose dire (né en 1979), celui-ci ayant eu un souci de santé lors d’un concert à Berlin la semaine dernière, s’attelèrent à la tâche.
Le Quintette (1855) de Saint-Saëns fut l’occasion d’admirer le jeu, central dans cette pièce, de Guillaume Bellom (né en 1991). Une légèreté de toucher, une sûreté de goût et une parfaite attention en faisait un coéquipier idéal. Certes la fin du premier mouvement fut plus orageuse que majestueuse, quelques imprécisions, notamment du côté de l’alto, émaillèrent l’ensemble, une certaine verdeur pouvait être constatée ici ou là, mais le Presto, virevoltant et marqué par une belle insouciance juvénile parfaitement adaptée à cette œuvre de jeunesse, pas toujours inspirée, ainsi que le fugato final achevèrent de nous convaincre de l’excellence des jeunes artistes.


La même impression dominait lors de l’interprétation du Second Quintette (1845) de Mendelssohn : mise en place exemplaire, engagement sans faille, n’excluant pas une certaine finesse, notamment du côté du quasi violon soliste Pierre Fouchenneret, et concentration ne pouvaient que frapper les auditeurs. Les artistes ne passèrent ainsi pas à côté de la grandeur presque mozartienne de l’Adagio et, surtout, ne se dispersèrent point alors que des pompiers en rangers et pulls rouges s’affairaient juste devant eux, lors des derniers instants de l’ultime mouvement, pour venir en aide à une personne âgée prise d’un malaise.


Au terme du concert, on ne pouvait que déplorer une nouvelle fois la faible assistance et l’absence quasiment totale et incompréhensible de jeunes dans cette excellente salle Elie de Brignac (malgré les claquements de dilatation provenant du plafond, assez irritants notamment en début de concert). Une belle publicité était assurée en ville mais la presse spécialisée, voire la presse locale, ont bien tort de négliger ce festival, au renouvellement pourtant toujours passionnant. C’est bien au printemps d’artistes de talent que l’on y assiste.


Le site du Festival de Pâques de Deauville



Stéphane Guy

 

 

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