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Futuriste

Metz
Opéra-Théâtre
04/12/2013 -  et 14, 16 avril (Metz), 30 avril, 2, 5, 7, 9 mai (Nancy) 2013
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Iolanta, opus 69
Gelena Gaskarova (Iolanta), Mischa Schelomianski (René), Georgy Vasiliev (Le Comte Vaudémont), Igor Gnidii (Robert), Evgeny Liberman (Ibn-Hakia), Avi Klemberg (Alméric), Yuri Kissin (Bertrand), Svetlana Lifar (Marta), Inna Jeskova (Brigitta), Elena Golomeova (Laura), Sébastien Dutrieux (Prologue)
Chœur de l’Opéra national de Lorraine, Merion Powell (chef du chœur), Chœur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Jean-Pierre Aniorte (chef du chœur), Orchestre national de Lorraine, Jacques Mercier (direction)
David Hermann (mise en scène), Rifail Ajdarpasic (scénographie), Ariane Unfried (costumes), Bernd Purkrabek (lumières), Joan Rodón, Emilio Valenzuela (vidéo)


I. Jeskova, M. Schelomianski, G. Gaskarova, E. Liberman
(© Philippe Gisselbrecht/Metz Métropole)



Cette Iolanta (1892) débute mal. Après un Prélude exécuté petitement, David Hermann impose un interminable verbiage en français alourdi par des effets sonores et visuels irritants : mot en braille transformé en circuit imprimé, corps de femme en image de synthèse, pour ne citer que quelques exemples. Cette esthétique de science-fiction froide et impersonnelle se retrouve dans les costumes d’Ariane Unfried et le décor de Rifail Ajdarpasic qui a imaginé l’intérieur d’un palais (ou d’un vaisseau spatial) aux parois blanches structurées par des quadrillages lumineux. 2001, l’Odyssée de l’espace, La Guerre des étoiles, Tron : ces références cinématographiques traversent l’esprit. Vêtue de blanc puis de noir, Iolanta se déplace au moyen d’une étrange structure métallique, renforçant l’isolement et la tristesse du personnage malgré le soutien de Marta, Brigitta et Laura, qui rappellent ces bonnes sœurs coiffées de cornettes. En revanche, dédoubler le médecin maure Ibn-Hakia en un chanteur et un comédien constitue une bonne idée. Quelques huées entachent les saluts : cette approche risquée mais assumée jusqu’au bout laisse une partie du public sur le bord du chemin, peut-être parce qu’il ne retrouve pas la dimension intimiste et poétique de cet acte unique. Après une Italienne à Alger amusante et une Flûte enchantée osée, David Hermann marque de nouveau les esprits mais pas dans le bon sens.


Vaut-il mieux écouter les yeux fermés ? Les voix procurent, en tout cas, davantage de satisfaction que l’orchestre. Gelena Gaskarova possède le bagage requis pour Iolanta, un rôle qu’elle a déjà expérimenté sur scène, notamment au Théâtre Mariinsky. Elle possède un timbre plutôt cuivré et déploie un chant sensible et bien conduit malgré quelques duretés et un médium resserré. Le duo intense avec le Comte Vaudémont sûr et racé de Georgy Vasiliev produit son effet. Le ténor possède de solides atouts, en premier lieu de la puissance, de la ligne et de la prestance. Mischa Schelomianski campe un René trop univoque mais cette voix caverneuse et cette éloquence régalienne conviennent au personnage. Cette production confie le rôle du médecin maure à un Evgeny Liberman hiératique dont la tessiture, entre ténor et baryton, s’avère malaisé à cerner. Bien agencée mais sans éclat, le reste de la distribution ne démérite pas en particulier le Robert d’Igor Gnidii. Jacques Mercier dirige un Orchestre national de Lorraine pâle et maigrichon, qui échoue à déployer une pâte sonore consistante et diversifiée malgré quelques interventions solistes réussies. Le Chœur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole renforcé par celui de l’Opéra national de Lorraine doit se contenter de chanter dissimulé au public, une option de facilité pour les metteurs en scène qui ignorent comment occuper les choristes. Malgré ces réserves, il convient de saluer la démarche entreprise conjointement par Metz et Nancy en faveur de cet ouvrage méconnu mais moins rare qu’auparavant, depuis qu’Anna Netrebko se l’est approprié.



Sébastien Foucart

 

 

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