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Guerre et Paix

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Victoria Hall
03/27/2013 -  et 28 mars 2013 (Lausanne)
Richard Dubugnon: Concerto pour deux pianos et double orchestre, opus 54, « Battlefield »
Gustav Mahler: Symphonie n° 1 « Titan »

Katia et Marielle Labèque (pianos)
Orchestre de la Suisse Romande, Semyon Bychkov (direction)


R. Dubugnon (© Marie-Sophie Leturcq)


Avant le début de ce concert, Metin Arditi, Président de l’OSR, est venu sur scène rendre un hommage à Wolfgang Sawallisch, directeur musical de l’orchestre de 1970 à 1980, disparu le mois dernier. Les générations de musiciens passent et l’orchestre accueillait ainsi pour la première fois Kristi Gjezi, son nouveau konzertmeister de 22 ans et qui n’était pas encore né à l’époque où le chef allemand se produisait à Genève.


La première œuvre de ce programme n’était en tout cas pas empreinte de recueillement. Ecrit à la demande des sœurs Labèque, le Concerto « Battlefield » est inspiré par le tryptique d’Uccello La Bataille de San Romano. Le compositeur Lausannois a pris en compte la spécificité des styles des deux sœurs Labèque, Katia plus virtuose et Marielle plus intérieure, pour faire dialoguer-batailler les deux solistes accompagnées chacune par deux demi-orchestres. L’orchestration est assez flamboyante et tire parti des dix percussionnistes présents sur scène, chaque ensemble étant également renforcé par deux trompettistes solos placés au premier étage. La musique est dynamique, décomplexée et pleine d’énergie. Le public genevois, qui peut être parfois un peu conservateur, s’est surpris à apprécier une musique aussi « différente » et a fait un triomphe mérité aux interprètes et au compositeur.


La musique de Gustav Mahler recommence à être présente dans les programmes de l’Orchestre de la Suisse Romande. Neeme Järvi avait démarré sa saison avec Le Chant de la Terre (voir ici) tandis que l’on annonce pour la saison prochaine la venue de Manfred Honeck dans la Neuvième Symphonie. A l’instar de nombreux chefs modernes, le chef d’origine russe ne cherche pas surcharger cette symphonie de sentiments. Il s’attache avant tout à respecter les indications nombreuses et précises du compositeur, que ce soit pour faire ressortir la clarté des plans sonores si essentielle à la musique de Mahler ou de soigner les nombreux changements de tempis qui foisonnent dans cette pièce. On pourrait peut-être souhaiter une conception un plus théâtrale en particulier au dernier mouvement, mais en fin de compte, cette approche, plus apollinienne plus que dionysiaque, permet d’apprécier la musicalité et l’originalité profonde de cette œuvre de maître qu’est la Première Symphonie.


Semyon Bychkov ne s’était pas produit avec l’OSR depuis 1988 et on doit son retour à la ténacité de son ancien directeur général Steve Roger. Le niveau instrumental général de cette soirée était particulièrement soigné et on pouvait en particulier saluer la prestation de Bo Yuan dans son solo de contrebasse au troisième mouvement ainsi que d’un pupitre des cors particulièrement brillant. Voici une soirée où l’OSR peut montrer qu’il n’a pas de complexes à avoir lorsqu’il est dirigé par un chef qui les inspire.



Antoine Leboyer

 

 

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