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Une mécanique bien huilée

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/06/2013 -  
Antonino Pasculli : Concerto pour hautbois sur des thèmes de «La Favorite» de Donizetti
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour hautbois, K. 271k [314]
Franz Liszt : Faust-Symphonie (version originale)

François Leleux (hautbois)
Budapesti Fesztiválzenekar, Iván Fischer (direction)


I. Fischer (© Marco Borggreve)


Ce concert de l’Orchestre du Festival de Budapest suscite une affluence non négligeable mais, compte tenu du renom de cette phalange fondée il y a trente ans par Iván Fischer et Zoltán Kocsis, il est permis de regretter le nombre relativement élevé de places libres dans la Salle Henry Le Bœuf. Le Concerto pour hautbois sur des thèmes de «La Favorite» de Donizetti d’Antonino Pasculli (1842-1924) amuse ou agace en fonction de l’humeur du jour : il s’agit d’une ces pages de pure virtuosité composées à la chaîne au XIXe siècle et qui permettaient de réentendre des thèmes d’opéras favoris. Cette musique ne pose guère de souci à François Leleux qui ne se départ pas de sa jovialité et dont la technique s’avère quasiment infaillible – l’Allegro velocissimo file vraiment à toute vitesse. Cumulant les qualités, en premier lieu une longueur de souffle infinie et une sonorité charnue, le hautboïste français apporte nuance et finesse au Concerto pour hautbois (1777) de Mozart mais l’interprétation paraît trop ordinaire pour captiver à cause d’un orchestre viril et massif. Le soliste possède encore suffisamment de ressources pour jouer en bis la «Mélodie» d’Orphée et Eurydice de Gluck.


La Faust-Symphonie (1854) de Liszt occupe la seconde partie : une pièce de choix, même si la version originale a été retenue, c’est-à-dire sans la coda réservée au chœur d’hommes et au ténor dans le dernier mouvement. S’il s’est montré trop commun avant la pause, l’orchestre affiche le niveau d’excellence et le brio qui ont forgé sa réputation : cordes unies (violoncelles placés face au chef), rangée de bois somptueux, parmi lesquels se distinguent la flûte, le hautbois, la clarinette et le basson solistes, et cuivres éclatants mais jamais criards (remarquable cor solo). L’intégration entre les pupitres épate par sa limpidité et sa méticulosité tandis que la puissance de frappe ne manque pas d’impressionner, surtout dans le premier mouvement, au souffle épique, alors que «Marguerite» tourne à vide malgré le raffinement du dialogue instrumental. Le choix des tempi ne souffre d’aucune critique, de même que le contrôle de la dynamique dont la palette se déploie naturellement, sans compression ni dilatation – en d’autres termes, cela respire malgré le foisonnement parfois délirant de cet ouvrage impressionnant. Le chef hongrois, qui tient fermement ses troupes, ne se sent pas obligé de gesticuler dans tous les sens pour obtenir un résultat enthousiasmant.


Le prochain concert du cycle «Orchestres internationaux» du Bozar se tiendra le 27 mars. Le programme se caractérise par un manque d’originalité particulièrement navrant (Cinquième Symphonie de Beethoven et Symphonie fantastique de Berlioz) mais l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, dirigé par Mariss Jansons, en rehaussera certainement l’intérêt.


Le site de François Leleux
Le site de l’Orchestre du Festival de Budapest



Sébastien Foucart

 

 

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