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Il était une fois dans l’Ouest

Liège
Opéra royal de Wallonie
02/22/2013 -  et 24*, 26, 28 février, 2, 5 mars 2013
Giacomo Puccini : La fanciulla del West
Deborah Voigt (Minnie), Carl Tanner (Dick Johnson/Ramerrez), Carlos Almaguer (Jack Rance), Willem Van der Heyden (Nick), Alexise Yerna (Wowkle), Luciano Montanaro (Ashby), Jacques Calatayud (José Castro), Chris de Moor (Billy Jackrabbit), Roger Joakim (Sonora), Patrick Delcour (Bello), Pierre Gathier (Sid), Lilo Farrauto (Trin), Xavier Petithan (Harry), Jacques Daise (Joe), Alexei Gorbatchev (Happy), Patrick Pircak (Larkens), Marc Tissons (Jack Wallace), Stefano De Rosa (Postillon), Benoît Delvaux (Un baryton)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Marcel Seminara (chef de chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Gianluigi Gelmetti (direction)
Lorenzo Mariani (mise en scène), Maurizio Balò (décor), Gabriel Berry (costumes), Christian Pinaud (lumières)


(© Jacky Croisier)


L’Opéra royal de Wallonie n’avait plus représenté La fanciulla del West (1909-1910) depuis 1982 : voilà qui change d’une énième Bohème, Tosca ou Madame Butterfly. L’ouvrage bénéficie d’une notoriété moindre, ce qui peut expliquer sa longue absence de l’affiche d’une maison pourtant portée sur l’opéra italien. Les inconditionnels de Puccini ne manquent pas d’en souligner les qualités, en particulier sur les plans harmonique, rythmique et orchestral, mais l’absence d’air mémorable lui porte préjudice. Le scénario nourrit guère l’imagination des metteurs en scène : transposer les trois actes dans un autre lieu et à une autre époque paraît hasardeux. La meilleure solution consiste à miser sur le décor et la direction d’acteurs. Le dispositif scénique de Maurizio Balò recrée sans originalité, mais aussi sans faste, l’atmosphère particulière du Far West – saloon, piano bar, mines. Minnie arrive à cheval juste à temps pour empêcher la pendaison de Ramerrez : ce premier degré plaît au public et l’équidé viendra saluer avec les chanteurs. Lorenzo Mariani règle sa mise en scène avec une efficacité cinématographique : les mineurs s’agitent en tout sens dans le premier acte, au cours duquel ils exercent, il faut le reconnaître, une simple fonction de remplissage, mais les protagonistes principaux interagissent de façon crédible dans le deuxième, thriller psychologique bien rendu. Dans le troisième, Minnie et Ramerrez repartent main dans la main, les mineurs reprennent leur pioche mais Jack Rance observe la corde destinée à lyncher son ennemi. Une envie de suicide ?



(© Jacky Croisier)


Directeur général et artistique, Stefano Mazzonis di Pralafera n’a pas pris de risque : les chanteurs distribués dans les trois rôles principaux les interprètent depuis longtemps de par le monde. Deborah Voigt, qui a prêté son concours à la création du spectacle à San Francisco, apparaît pour la première fois sur cette scène. Terne au premier acte, sa prestation gagne de la vigueur par la suite : voix avenante, ligne stable, puissance calculée. Le chant se déploie avec aisance, c’est-à-dire sans signe de fatigue ni d’usure. La soprano en a probablement vu d’autres puisque Strauss et Wagner ne présentent guère de secret pour elle. Sa Minnie a du cran mais, décidément, il ne s’agit pas du personnage féminin le plus prégnant imaginé par le compositeur. Ténor solide, Carl Tanner (Ramerrez, alias Dick Johnson) concilie aisance scénique et qualités vocales, en premier lieu une émission constante et un timbre pas du tout désagréable. Le Jack Rance rogue de Carlos Almaguer se caractérise quant à lui par une noirceur et un mordant adéquats. Les nombreux comprimarii s’avèrent dans l’ensemble fort bons – mentionnons, pour mémoire, la Wowkle de la toujours aussi juvénile Alexise Yerna et le Jackrabbit du vétéran Chris de Moor. Marcel Seminara a préparé les chœurs avec le soin dont il est coutumier tandis que Gianluigi Gelmetti, qui dirige pour la première fois dans cette fosse, obtient flamme, souplesse et précision d’un orchestre moins poussif et routinier que dans L’Italienne à Alger le mois dernier.



Sébastien Foucart

 

 

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