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Paris
Salle Cortot
02/09/2013 -  
Claude Debussy : Images (Première Série)
Franz Liszt : Années de pèlerinage (Troisième Année): «Les Jeux d’eaux à la villa d’Este» – Harmonies poétiques et religieuses: «Bénédiction de Dieu dans la solitude» – Deux Légendes – Miserere du Trovatore de Verdi – Erster Mephisto-Walzer
Richard Wagner : Tristan und Isolde: «Isoldens Liebestod» (transcription Liszt)

Olivier Reboul (piano)


O. Reboul (© Marthe Lemelle)


Les happy few sont au rendez-vous, car ils ne manqueraient sous aucun prétexte le récital qu’offre chaque année Olivier Reboul (né en 1963) à l’initiative de l’association Piano Con Moto dans le cadre idéal de la salle Cortot. Cette fois-ci, il a choisi deux des compositeurs les plus fêtés en 2011 (Liszt) et 2012 (Debussy) tout en saluant les deux monstres sacrés de l’opéra nés en 1813.


L’an dernier, il avait donné la Seconde Série d’Images; voici maintenant la Première (1905), tout aussi réussie, séduisante mais sans complaisance: «Reflets dans l’eau» où le moelleux ne se confond pas avec le flou, «Hommage à Rameau» où frappe le soin attentif accordé au phrasé et aux progressions, «Mouvement» qui ne se refuse pas à l’éclat et à la virtuosité. Enchaînement bienvenu avec «Les Jeux d’eaux à la villa d’Este» (1877), tant le dernier Liszt ouvre des voies nouvelles: pas de fioritures, mais pas non plus de sécheresse ou de raideur dans le jeu, qui se déploie ensuite avec une maîtrise et une sérénité admirables dans «Bénédiction de Dieu dans la solitude» (1852). Le naturel et l’évidence du chant, sans artifice ni surcharge, comme dans Bach ou Mozart, se conjugue à des merveilles de toucher et à une perfection architecturale particulièrement bienvenue dans une pièce d’aussi vastes dimensions. Cette colossale première partie se conclut sur la transcription (1867/1875) de la «Mort d’Isolde» (1865): toujours aussi probe, Reboul, par ailleurs directeur musical, assistant ou chef de chant de nombreuses productions lyriques, n’est jamais terne ou neutre pour autant.


L’ombre de Wagner se profile encore après l’entracte: il allait devenir le gendre de Liszt quelques années après que celui-ci eut dédié à sa fille Cosima les deux Légendes (1863). Le pianiste joue du contraste entre «Saint François d’Assise. La prédication aux oiseaux», limpide et précis, et «Saint François de Paule marchant sur les flots», moins abstrait et plus spectaculaire. Après un «Miserere» du «Trouvère» (1859) intense et de haute tenue, ce programme presque essentiellement lisztien – mais nullement monotone car intelligemment construit autour de différentes facettes du compositeur – s’achève sur la Première Méphisto-Valse (1862): il est sans doute quantité de jeunes pianistes asiatiques qui passent à côté de moins de notes, mais Reboul prend des risques avec panache et en deviendrait même exubérant, voire presque débridé si, une fois de plus, son interprétation n’était pas conduite avec une grande fermeté. Il en va de même, en bis, dans le Troisième Nocturne (Rêve d’amour) (1850): échappant à tous les pièges tendus par cette page si souvent livrée aux pires outrages, il en fait redécouvrir toute l’élégance et la noblesse.


Le site d’Olivier Reboul
Le site de l’association Piano Con Moto



Simon Corley

 

 

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