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Déconvenue

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/18/2013 -  et 19 (Brugge), 20 (Paris), 22 (Dijon), 23 (Versailles) janvier 2013
Camille Saint-Saëns : Le Carnaval des animaux
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye
Paul Dukas : L’Apprenti sorcier
Modest Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration Ravel)

Claire Chevallier (piano)
Anima Eterna Brugge, Jos van Immerseel (piano et direction)


J. van Immerseel (© Alex Vanhee)


Anima Eterna se produit dans la Salle Henry Le Bœuf devant un public constitué de nombreux adolescents qui se déplacent manifestement dans le cadre d’une activité scolaire. Rien d’étonnant à cela : Le Carnaval des animaux (1886) de Saint-Saëns, qui compte parmi les œuvres pédagogiques les plus fameuses, permet aux plus jeunes de se familiariser avec quelques instruments et de se rendre compte que la soi-disant sérieuse musique classique peut adopter un ton ironique et acerbe.


Les musiciens jouent cette succession de petites pièces avec esprit et humour, comme «L’Eléphant», par exemple, qui réjouit grâce à la ravissante bonhommie de la contrebasse. Placée dans les coulisses, la clarinette crée un joli effet de spatialisation dans «Le Coucou au fond des bois» tandis que le violoncelliste livre un «Cygne» empli de nostalgie. La sonorité d’ensemble paraît fragile, à moins que ce ne soit imputable à la nature récalcitrante des instruments (relativement) anciens. A ce propos, le programme ne divulgue aucune information quant aux deux pianos employés par Claire Chevallier et Jos van Immerseel – peut-être proviennent-ils de leur collection personnelle – mais, selon le site de l’orchestre, il s’agit de deux Erard de 1897 et 1904. En tout cas, ils n’éprouvent aucune difficulté à se faire entendre.


S’ensuit un interminable aménagement de plateau qui retarde la soirée de vingt minutes sur l’heure de fin annoncée. Si la formation brugeoise livre un Ma mère l’Oye (1911) de Ravel assez poétique et évocateur, la texture n’atteint pas le minimum requis en termes de légèreté et de transparence à cause d’une mise en place imparfaite. Jos van Immerseel veille au caractère intrinsèquement narratif de L’Apprenti sorcier (1897) de Dukas mais, décidément, l’orchestre ne constitue pas un modèle d’exactitude.


Malgré des dérapages grossiers, la plupart des interventions individuelles s’avèrent satisfaisantes, ce que les Tableaux d’une exposition (1874) de Moussorgski permettent de constater à nouveau. Ténue mais délectable dans Le Carnaval des animaux, la sonorité collective paraît cette fois peu engageante et, nonobstant quelques épisodes bien caractérisés, il faut s’accommoder d’une interprétation épaisse, morcelée et carrée qui, à force de manquer de relief et surtout d’enjeu, finit pas ennuyer. Peu importe que les musiciens manifestent de la bonne volonté et que le chef anime ses troupes avec le souci de bien faire : cette seconde partie inaccomplie déçoit davantage que la première. Jos van Immerseel et Anima Eterna reviennent à Bruxelles le 6 mai, au Conservatoire, dans un programme entièrement consacré à Mozart, avec Yoko Kaneko au pianoforte et Sandrine Piau.


Le site d’Anima Eterna



Sébastien Foucart

 

 

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