About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

L’ascension de Lionel Bringuier

Paris
Salle Pleyel
01/11/2012 -  
Eric Tanguy : Eclipse
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle n° 1 en la mineur, opus 33
Albert Roussel : Symphonie n° 3 en sol mineur, opus 42
Maurice Ravel : La Valse

Gautier Capuçon (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Lionel Bringuier (direction)


J. Bringuier (© Jonathan Grimbert-Barré)



Chef en résidence à Los Angeles, directeur de la Tonhalle de Zurich : l’étoile de l’ancien lauréat du Concours de Besançon brille de plus en plus. Rien d’étonnant : Lionel Bringuier a un sacré talent, comme le révèle chacune de ses apparitions parisiennes – on se souvient du concert de septembre 2008, par lequel il inaugurait la saison du Philhar’. Les voici de nouveau réunis pour un programme de musique française.

Créé le jour de la grande éclipse d’août 1999 aux Flâneries de Reims, Eclipse d’Eric Tanguy, donné récemment par Marko Letonja à Strasbourg, lui permet d’emblée d’affirmer son autorité, de montrer à la fois sa fougue et sa rigueur. On ne retient d’ailleurs rien d’autre de ces vingt premières minutes : la partition ennuie vite, fruit d’un savoir-faire plus que d’une inspiration. On pouvait, au début, être séduit par la fluidité de la pâte, la maîtrise des effets, le sens de la dramaturgie… la musique, ensuite, cherche son chemin, tourne à vide, comme si elle s’épuisait, ressemblant à tant d’autres – la question n’est pas celle des retours à la tonalité.


Le Premier Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns procure d’autres émotions. Gautier Capuçon et Lionel Bringuier refusent de s’en tenir à cette élégance classique, parfois un peu distante qu’on associe à cette partition de 1872. Ils empoignent la musique, le violoncelliste conciliant le raffinement et le lyrisme, sculptant ses phrasés ; le chef, de son côté, baguette toujours aussi souple que ferme, loin de lisser l’accompagnement, souligne la vivacité des couleurs, la franchise des rythmes – aucun pastiche poudré dans l’Allegretto con moto médian. Bis obligé : « Le Cygne », avec la harpe éloquente de Nicolas Tulliez.


Mue par un irrésistible élan, la Troisième Symphonie de Roussel tient d’abord de la force qui va, parfaitement tenue pourtant par une baguette qui pourrait parfois, dans les moments moins motoriques, se relâcher davantage. Mais le mouvement lent conjugue heureusement la densité et la volubilité, avant un Scherzo très piquant et un Finale très preste. Toutefois, c’est La Valse de Ravel dont on emporte d’abord le souvenir. A la tête d’un Philhar’ des meilleurs soirs, le chef y crée d’emblée une urgence, une panique, alors qu’il fait entendre des détails ignorés ou oubliés. Apocalypse tragique et faussement joyeuse, plus cruelle que nostalgique, orchestrée avec une maîtrise digne des grands.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com