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Victoria Hall
11/27/2012 -  et 28 (Lausanne), 29 (Genève) novembre 2012
Tōru Takemitsu: Mittsu no eiga ongaku - Three Film Scores pour orchestre à cordes
James MacMillan: Concerto pour violon et orchestre (création suisse)
Ludwig van Beethoven: Symphonie N° 3 en mi bémol majeur op. 55, "Eroica"

Vadim Repin (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Kazuki Yamada (direction)


K. Yamada (© Marco Borggreve)


C’était a priori une bonne idée que de programmer des œuvres du compositeur Japonais Tōru Takemitsu. N’y avait-t-il pas cependant dans son répertoire d’autres pièces que ces Trois musiques de film bien neutres, écrites probablement pour des raisons commerciales et bien rapidement oubliées ?


Le Concerto pour violon du compositeur écossais James McMillan est une œuvre bien plus consistante. L’instrumentation est plus étoffée. Il y a une énergie de tous les instants, une thématique très variée et un matériel musical riche. L’œuvre a été écrite pour Vadim Repin et exploite les capacités de cet immense violoniste et musicien. Le démarrage en double notes est impressionnant et évoque Chostakovitch. Le mouvement lent (Song) incorpore des thèmes tirés du folklore celte repris tour à tout par le violon dans le registra aigu puis de façon inhabituelle par la flûte piccolo. Le dernier mouvement (Song and Dance) démarre par un groupe de musiciens en train de réciter une comptine en un allemand un peu martial sous un accompagnement des timbales. Ce passage est peut-être moins convaincant mais cède la place à un finale où le violon dialogue avec un orchestre déchaîné. Tout au long de ce concerto, la vigueur et la sonorité de Repin sont impressionnantes et on ne peut que souhaiter qu’un tel artiste continue à travailler avec des compositeurs de notre temps pour enrichir le répertoire.


La difficulté de ce concerto a-t-elle empêché les musiciens de se consacrer à plein aux répétitions de la Symphonie «Héroïque». On peut se permettre d’émettre cette hypothèse en entendant cette exécution qui s’avère très décevante. Dépourvue d’énergie, jouée dans des tempi plutôt mesurés, cette Symphonie «Héroïque» est bien lisse et trop confortable. Dans le premier mouvement où Beethoven multiplie les indications de sforzando, les nuances sont écrasées et l’ensemble manque de dynamique. La mise en place n’est pas toujours à la hauteur, le timbalier étant trop souvent en avance dans les attaques et les cordes manquent de couleur. Le finale est plus réussi, signe peut-être qu’il a été plus répété mais cela ne rattrape pas l’impression que l’apport de Marek Janowski est en train de disparaître à toute allure.


Il ne faut pas s’y tromper, ce concert est important pour l’OSR. Alors que l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich vient de nommer Lionel Bringuier, 26 ans, pour succéder à David Zinman en tant que directeur musical, c’est à Neeme Järvi que l’OSR a demandé de remplir les mêmes fonctions pour une période de trois ans. Dans le monde musical où les calendriers se remplissent deux à trois ans à l’avance, ceci est une bien courte période et d’ores et déjà, la possibilité que Kazuki Yamada, premier chef invité, puisse le remplacer a déjà été évoqué. Le chef japonais a montré ses capacités dans des œuvres de Debussy, Ravel ou Stravinsky mais c’est la première fois qu’il a abordé le répertoire plus classique, et pas n’importe lequel puisque la Symphonie «Héroïque» du Beethoven fait partie de ce groupe d’œuvres qu’un directeur musical ne prête pas facilement à un chef invité. Son talent est indéniable mais la démonstration reste encore à faire.



Antoine Leboyer

 

 

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