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Lucerne en noir et blanc

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
11/22/2012 -  
Maurice Ravel: Le Tombeau de Couperin – Concerto pour piano en sol majeur
Wolfgang Amadeus Mozart: Symphonie n° 39, KV 543

Jean-Yves Thibaudet (piano)
Chamber Orchestra of Europe, Bernard Haitink (direction)


B. Haitink, J.-Y. Thibaudet (© Georg Anderhub/Lucerne Festival)


Si nul n’ignore qu’en été, Lucerne voit défiler les orchestres les plus réputés et les chefs les plus prestigieux, on sait moins, par contre, que le célèbre festival se décline également à Pâques et en novembre. En automne, la petite cité helvétique célèbre le piano, selon une formule qui a fait ses preuves: les stars confirmées se produisent au Centre de la culture et des congrès dessiné par Jean Nouvel, alors que les jeunes espoirs dévoilent leurs talents dans une église. Parmi ces derniers, on compte cette année le phénomène russe Daniil Trifonov, lauréat du Concours Chopin de Varsovie, et la Géorgienne Nino Gvetadze.


Parmi les valeurs sûres de l’affiche 2012 figurent les sœurs Labèque, Leon Fleisher, András Schiff et Jean-Yves Thibaudet. Le pianiste français a donné deux concerts avec le Chamber Orchestra of Europe placé sous la baguette de Bernard Haitink, avec au programme les deux Concertos de Ravel, accompagnés de symphonies tardives de Mozart. «La simplicité même, rien que du Mozart»: tels sont les mots employés par Ravel pour décrire sa propre musique. La première soirée était consacrée au Concerto en sol. Ce qui frappe avant tout dans la lecture proposée par Jean-Yves Thibaudet, c’est le refus de tout romantisme, de toute mélancolie et rêverie dans le deuxième mouvement, où, contrairement à une Martha Argerich par exemple, l’interprète se veut vif et preste, sans alanguissements. Il a offert en bis la Pavane pour une infante défunte, qui a ainsi terminé une boucle commencée avec Le Tombeau de Couperin dans sa version orchestrale. Dans la Trente-neuvième Symphonie de Mozart, après une Ouverture majestueuse, Bernard Haitink ne s’est jamais complètement départi d’une certaine sobriété et de retenue, pour donner à son interprétation profondeur et prestance. Au final, un concert d’une grande tenue, mais sans frissons.


Les organisateurs du Festival de Lucerne ont profité de l’occasion pour dévoiler les grandes lignes de l’édition 2013 de la manifestation, qui fêtera ses 75 ans. Tout a débuté en effet en 1938, avec un concert légendaire dirigé par Arturo Toscanini. L’anniversaire sera fêté en grande pompe. A Pâques, Claudio Abbado retrouvera Martha Argerich dans Mozart. Puis Gustavo Dudamel viendra pour la première fois à Lucerne avec «son» Philharmonique de Los Angeles. Le bouillant chef d’orchestre amène dans ses bagages le tout nouvel oratorio de John Adams, The Gospel According to the Other Mary (L’Evangile selon l’autre Marie), qui retrace la Passion du Christ selon Marie-Madeleine. Quant à l’été lucernois 2013, il sera placé sous le signe de la révolution, un thème suffisamment vague et large pour permettre une nouvelle fois aux meilleures formations symphoniques de la planète de se donner rendez-vous en Suisse. L’un des temps forts sera l’intégralité du Ring des Nibelungen, auquel Wagner a notamment travaillé durant ses années passées à Tribschen, près de Lucerne.



Claudio Poloni

 

 

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