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Voyage en Scandinavie

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/12/2000 -  
Wilhelm Stenhammar : Excelsior!, ouverture, opus 13 - La jeune fille aux rubans de la nuit de la Saint-Jean - La jeune fille revient de voir le bien-aimé, opus 4
Jean Sibelius : Le diamant sur la neige de Mars,
opus 36 n° 6 - Symphonie n° 5, opus 82

Hugo Alfvén : La forêt sommeille, opus 28 n° 6
Hans Gefors : The flammande brunn av eld
Edvard Grieg : Le cygne, opus 25 n° 1 - Sur le Monte Pincio, opus 39 n° 1 - Peer Gynt, suite n° 1, opus 46


Anne Sofie von Otter (mezzo)
Orchestre symphonique de Göteborg (Orchestre national de Suède), Neeme Järvi (direction)

Bien que le Théâtre des Champs-Elysées ne soit pas entièrement rempli, on se réjouit de ce que non seulement l’Orchestre symphonique de Göteborg fasse une étape parisienne dans sa tournée européenne, mais qu’il arrive fort logiquement les malles pleines de partitions scandinaves, célèbres ou non.


A commencer par Stenhammar, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas fréquemment joué à Paris. L’ouverture Excelsior! démontre non seulement l’influence de Wagner et de Strauss, mais aussi le goût de Neeme Järvi pour les contrastes ainsi que la solidité des pupitres de violons. En revanche, les deux mélodies retenues par Anne Sofie von Otter illustrent un style plus intimiste, entre Schumann, Grieg et, à nouveau, Strauss.


Dans ces mélodies, comme dans celles de Sibelius, Hugo Alfvén, Hans Gefors et Grieg, la mezzo suédoise convainc par le naturel du ton, la vaste amplitude des intensités, la solidité de l’ensemble de la tessiture et l’admirable conduite de la ligne de chant.


Le reste de la partie purement symphonique du programme comportait deux incontournables du répertoire scandinave.


Dans la première suite de Peer Gynt, Järvi ne cède pas aux tentations de l’alanguissement (Au matin, Mort d’Aase), mais sans doute au détriment des chatoiements sonores dans la première pièce et de l’intensité expressive dans la seconde. Dans les deux derniers morceaux, la finesse et le détachement (Danse d’Anitra) paraissent mieux venus, tandis que Chez le roi des montagnes, très détaillé, prend un tour expressionniste, littéralement "fantastique", au sens berliozien du terme.


Dans la Cinquième symphonie de Sibelius, le chef estonien conserve une main de fer sur l’orchestre. Le molto moderato initial, pris dans un tempo assez allant, est étrangement anguleux et heurté, statique et analytique. Distant, sans mystère, l’andante affiche une étonnante verdeur, parfois trop raide et cassante, qui évoque tour à tour Haydn et Janácek. Ces différents choix réussissent admirablement au feu d’artifice qui ouvre l’allegro molto final, mais la section plus solennelle de ce mouvement, fuyant toute émotion, manque sans doute d’humanisme.


Les musiciens suédois concluent la soirée par deux bis sibeliens : l’alla marcia final de la suite Karelia, vigoureux et tranchant, et l’Andante festivo, plein de cette passion qui manquait parfois à la symphonie, mettant à nouveau en valeur la plénitude de la sonorité des cordes.


Concert diffusé ultérieurement sur Radio Classique.




Simon Corley

 

 

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