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Delius à l’Amphi

Paris
Amphithéâtre Bastille
11/10/2012 -  
Edvard Grieg : Quatuor à cordes en sol mineur, op. 27
Frederick Delius : Quatuor à cordes
Robert Schumann : Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur, op. 44

Quatuor Danel: Marc Danel, Gilles Millet (violons), Vlad Bogdanas (alto), Guy Danel (violoncelle) – Nelson Goerner (piano)


Le Quatuor Danel


Incroyable mais vrai : ce ne sont pas toujours, à l’Opéra, les productions lyriques qui procurent le plus de plaisir. En témoigne le concert, à l’Amphithéâtre Bastille, du Quatuor Danel, grand moment de musique de chambre. Clarté du jeu, homogénéité de la sonorité, richesse de l’éventail dynamique : d’emblée séduit le Poco Andante-Allegro molto initial du méconnu Quatuor de Grieg. Le lyrisme y brûle sans excès dans l’effusion, de même que la verdeur un peu rude de l’Intermezzo ne sera jamais raideur. Pas de sucre pour la Romance, pas de relâchement pour les rythmes vigoureux du Finale. On dit la partition problématique : le geste très pensé des quatre partenaires en assure la cohérence.


L’œuvre s’imposait dans un hommage à Delius – après la soirée de mélodies chantées par Lynne Dawson : le Norvégien, qu’il rencontra à Leipzig, le marqua beaucoup. A défaut de révéler des chefs-d’œuvre lyriques comme Roméo et Juliette de village ou Fennimore et Gerda, l’Opéra célèbre par la musique de chambre le cent-cinquantième anniversaire de la naissance du « plus français des compositeurs anglais ». Pas ou guère d’autre trace, apparemment, de cette année Delius : les programmateurs de concerts font décidément tout pour ne pas éveiller la curiosité du public.


Magnifique interprétation du superbe Quatuor de 1916 – année du Requiem et du Concerto pour violon. La dimension rhapsodique de l’œuvre, pourtant respectueuse de la structure classique, n’échappe jamais aux Danel, qui semblent inventer l’œuvre en la jouant. Souplesse sensuelle du With animation, fidèle l’esprit de ce coloriste hédoniste, légèreté du Quick and lightly, dont ils font une danse d’elfes, émotion à fleur de cordes du Slow and wistfully, franchise populaire du Very quick and vigorously final, où Delius, après Dvorák, se souvient de ses années américaines.


Le Quintette de Schumann, enfin, nous rappelle que l’Anglais étudia à Leipzig avant de s’établir en France. Nelson Goerner mène le jeu, sans que l’équilibre se rompe avec les cordes. Un piano à la fois assuré et coloré, inventif et cursif, jamais contraint par ce classicisme que Liszt reprochait à Schumann. Les Danel souscrivent avec enthousiasme à cette approche euphorique et conquérante, où percent néanmoins, à travers un mouvement lent au lyrisme retenu, ces clairs-obscurs caractéristiques de Schumann. Clairs-obscurs que l’on retrouve dans le bis qui s’imposait de lui-même : le Scherzo du Quintette de Brahms.


Le site du Quatuor Danel
Le site de Nelson Goerner



Didier van Moere

 

 

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