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En mémoire de Michel Schwalbé

Geneva
Victoria Hall
10/18/2012 -  
Anton Bruckner: Symphonie n° 2
Alban Berg: Concerto pour violon «Dem Andenken eines Engels»

Frank Peter Zimmermann (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)


F. P. Zimmermann (© Franz Hamm)


Marek Janowski poursuit son périple brucknérien avec son ancien orchestre. Les enregistrements des Symphonies qu’il a réalisés chez PentaTone ont ravi la critique et ce dans un répertoire où personne n’attendait la formation de tradition «française» qu’est l’Orchestre de la Suisse Romande.


Il est vrai qu’il est surprenant de voir sur scène la masse de musiciens que demande cette Deuxième Symphonie capables de produire une pâte orchestrale aussi aérée et aussi fine. A écouter la légèreté avec laquelle les musiciens jouent le premier mouvement, on se dit que le modèle de Bruckner n’était pas Wagner mais plutôt Schubert. Le dynamisme qui se dégage laisserait penser qu’il s’agit de l’œuvre d’un tout jeune compositeur, alors que Bruckner l’a écrite à 45 ans passés. Les thèmes se développent entre les pupitres des cordes avec beaucoup de naturel et un sens aigu de la construction. Les interventions du cor solo, Jean-Pierre Berry, sont pleines d’autorité et celles des bois très élégantes. Le duo entre le premier violon Bogdan Zvoristeanu et la flûte de Sarah Rumer qui conclut l’Adagio est plein de poésie. L’orchestre trouve une sonorité pleine de puissance dans le Scherzo avant de mener avec naturel le Finale.


Dans cette œuvre, l’adhésion de l’orchestre à son chef est une réalité. Cela se voit à la manière dont les musiciens, les violoncelles en particulier, phrasent avec générosité, ou à ce sentiment d’une concentration plus marquée que par habitude. Cela se voit enfin quand Marek Janowski revient saluer son public genevois avec une expression de satisfaction dont il n’est pas toujours familier. Il s’agit tout simplement d’une des meilleures exécutions que ces musiciens nous ont données durant ces dernières années.


En seconde partie, l’orchestre retrouve Frank Peter Zimmermann, qui est devenu familier de ces lieux. Nul ne s’en plaindra, car en plus de ses qualités techniques, le violoniste allemand fait partie de ces musiciens qui ont une capacité rare à trouver des éclairages nouveaux sur des pièces connues. Le premier mouvement du Concerto pour violon «A la mémoire d’un ange» de Berg déçoit cependant. L’expression reste en retrait en particulier à l’orchestre qui donne une lecture un peu lisse de l’Allegretto. L’exécution est d’un très haut niveau instrumental mais on ne peut se demande si ce manque de tension n’est pas le signe que cette œuvre est devenue trop facile pour les musiciens. Le second mouvement est plus dramatique et soliste et chef font preuve de maîtrise dans l’architecture pour mener vers la conclusion si lumineuse de ce concerto.


Très applaudi par le public, Frank Peter Zimmerman joue en bis l’Andante de la Deuxième Sonate de Jean-Sébastien Bach qu’il dédie à Michel Schwalbé, qui vient de nous quitter, en nous rappelant que le légendaire violon solo de l’Orchestre philharmonique de Berlin à l’époque de Karajan avait auparavant tenu ce même poste à l’Orchestre de la Suisse Romande dans ces mêmes lieux du temps d’Ansermet.



Antoine Leboyer

 

 

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