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Andrey Boreyko et les malotrus

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/12/2012 -  et 14 octobre 2012
Johannes Brahms : Concerto pour violon, opus 77
Hector Berlioz : Symphonie fantastique, opus 14

Sergey Khachatryan (violon)
Orchestre national de Belgique, Andrey Boreyko (direction)


A. Boreyko (© Wim Van Eesbeeck)


Le mois passé, Andrey Boreyko a pris ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre national de Belgique exercées jusqu’ici par Walter Weller qui en devient maintenant le directeur musical honoraire. Le chef russe assumera cette charge en principe jusqu’en 2017, parallèlement à son engagement auprès de l’Orchestre symphonique de Düsseldorf. Pour sa première apparition à ce titre, il a choisi un programme extrêmement peu original, ce qui explique, du moins en partie, que la Salle Henry Le Bœuf soit pleine à craquer malgré la reprise du concert le surlendemain à 15 heures.


Autre explication plausible : la présence de Sergey Khachatryan en première partie. Le violoniste arménien se produit régulièrement dans la capitale depuis sa victoire au Concours Reine Elisabeth en 2005. Son interprétation affirmée du Concerto pour violon (1878) de Brahms affiche un niveau de maîtrise au sens propre du terme impressionnant. La splendeur de la sonorité, l’homogénéité de l’émission et la rigueur de la construction caractérisent le jeu intense et extraverti, voire explosif, du violoniste alors que son attitude scénique reste paradoxalement renfermée. Le public se manifeste longtemps et bruyamment entre les mouvements, même après l’Adagio pourtant traduit avec une certaine émotion. Des spectateurs en viennent même à réclamer le silence aux malotrus afin de permettre à Sergey Khachatryan de jouer en bis «Les Furies», dernier mouvement de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe. Absolument consternant.


Le comportement du public reste inadmissible durant la Symphonie fantastique (1830) de Berlioz. Saccadée par toutes ces impolitesses, facilitées, du reste, par les trop longues interruptions permises par le chef, l’œuvre perd de sa continuité narrative. Si l’exécution s’avère satisfaisante dans l’ensemble, le dernier tiers constitue le moment les plus mémorable. L’orchestre restitue certes correctement l’éventail des sentiments de «Rêveries et Passions» mais, grâce à la progression inexorable et à la dimension démoniaque qu’il parvient à y imprimer, la «Marche au supplice» et le «Songe d’une nuit de sabbat» intéressent davantage. Par contre, «Un bal» suscite l’indifférence et la «Scène aux champs» manque d’abandon et d’évocation. Le bilan instrumental s’avère positif : cordes agiles et éloquentes (mais ni onctueuses ni parfaitement homogènes), bois pour la plupart inspirés, cuivres répondants à l’appel, percussions exactes. Adaptant une direction sobre, méticuleuse et nuancée, Andrey Boreyko règle correctement les plans mais le dialogue instrumental souffre de quelques imprécisions.


Le prochain «Vendredi de l’ONB» se tiendra le 23 novembre avec cette fois-ci le premier chef invité Stefan Blunier. Si le programme est lui aussi très classique (Le Cygne de Tuonela de Sibelius, le Concerto pour piano de Grieg, avec Alice Sara Ott, et la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski), celui du prochain concert du directeur musical, le 14 décembre, le sera un peu moins puisqu’il permettra d’entendre, outre la création du Concerto pour violon de Victor Kissine par Gidon Kremer, la rare Petite Sirène de Zemlinsky.


Le site de Sergey Khachatryan



Sébastien Foucart

 

 

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