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Des nuits bien claires

Geneva
Victoria Hall
09/21/2012 -  
Manuel de Falla: El amor brujo: Suite – Noches en los jardines de Espana
Nikolai Rimski-Korsakov: Shéhérazade, opus 35

Nelson Freire (Piano)
Orchestre de la Suisse Romande, Alain Altinoglu (direction)


A. Altinoglu (© Fred Toulet)


Il y a deux ans, Nelson Freire avait dû annuler sa participation à un concert où il était prévu qu’il joue avec Rafael Frühbeck de Burgos ces Nuits dans les jardins d’Espagne et avait été remplacé par Alexandre Tharaud. Le sort doit s’acharner sur ce projet, puisque c’est le chef espagnol qui est cette fois-ci indisponible et remplacé par Alain Altinoglu, lequel faisait à cette occasion ses débuts genevois.


L’Amour sorcier contient l’une des pages les plus célèbres de Manuel de Falla, la «Danse rituelle du feu» dont la transcription au piano était l’un des chevaux de bataille d’Arthur Rubinstein. La Suite n’a pas la flamboyance sonore de celle du Tricorne. Pas de fanfares aux cuivres, pas de cantilènes aux bois. Il s’agit cependant d’une œuvre pleine d’imagination dans son écriture qui s’appuie avant tous sur les cordes. Alain Altinoglu dirige avec énergie et vigueur et au violoncelle, François Guye nous donne un solo plein d’une élégance et d’une fierté toutes espagnoles.


Ce sont des couleurs bien plus fortes que soliste et le chef nous donnent dans les Nuit dans les jardins d’Espagne. Alors que beaucoup se contentent de jouer la carte de la discrétion et des demi-teintes, Nelson Freire en grand pianiste, n’hésite pas à faire ressortir la brillance de l’écriture et son jeu de notes répétées impressionne. Voici un piano plus proche d’un Liszt que d’un Debussy mais la partition de Falla s’accommode bien de cette conception. Le chef français n’hésite pas à faire sonner son orchestre avec force dans la danza lejana centrale qui perd en mystère mais gagne en puissance. Démarrée avec brio par Nelson Friere, les musiciens trouvent l’atmosphère magique des «Jardins de la Sierra de Cordoue» dont les pages finales sont pleines de mystère et de poésie.


C’est à nouveau un orchestre qui joue à plein sur sa puissance sonore qui nous donne en deuxième parie Shéhérazade de Rimski-Korsakov. La luxuriance de l’orchestre est une réalité mais on ne peut se demander à plusieurs reprises le chef n’a pas joué la facilité en ne cherchant pas à construire plus les grandes lignes de l’œuvre et à mieux en préparer les grands moments. Même si Shéhérazade est une œuvre brillantissime, elle gagne justement à ce que l’on respecte son architecture. Mention particulière pour les excellents solistes de l’orchestre que ce soient les volutes de la clarinette de Michel Westphal et surtout l’éloquence du premier violon Bogdan Zvoristeanu.


Comme de nombreux chefs français qui se produisent surtout hors de l’Hexagone, Alain Altinoglu n’échappe pas à la règle et sera bien actif cette saison en Suisse puisqu’il sera en décembre pour Le Vaisseau fantôme à l’Opéra de Zurich et en janvier en tant que chef et soliste à la tête de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich.


Le site d’Alain Altinoglu



Antoine Leboyer

 

 

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