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Concertos pour cordes, mouettes et pinces à linge

Oviedo
Cloître de la vieille Université
08/08/2012 -  et 9 août 2012 (Santander)
Giovanni Battista Pergolesi : Concertos pour cordes n° 2 en sol majeur et n° 5 en mi bémol majeur
Antonio Vivaldi : Concerto pour violon en la mineur, opus 3 n° 6, RV 356 – Concerto pour deux violons en la mineur, opus 3 n° 8, RV 533 (arrangement pour mandoline) – Concerto pour cordes et basse continue en sol majeur, opus 3 n° 2, RV 578
Johann Nepomuk Hummel : Concerto pour mandoline

Cesare Carretta (violon), Cecilia Loda (mandoline)
Solistes de l’Orchestra filarmonica italiana, Giancarlo de Lorenzo (direction)


G.de Lorenzo


Curieux concert: beaucoup de monde se précipitait au cloître de la vieille université d’Oviedo fondée en 1608 par l’inquisiteur D. Fernando de Valdés Salas sans connaître le programme puisque celui-ci n’était annoncé nulle part ni sur le site, médiocre, du festival ni sur les rares affiches annonçant le concert ni dans la presse locale. Seule une petite recherche sur la toile permettait de deviner que les solistes de la Philarmonie italienne allaient jouer le même programme que le lendemain au festival de Santander. L’affluence était alors due à une confusion entretenue par l’indication de la présence d’un chef italien nommé, Giancarlo de Lorenzo (déjà entendu en 2008), comportant simplement l’initiale de son prénom, tandis que l’ancien maire de la ville de longues années durant et bétonneur en chef s’appelait Gabino de Lorenzo? On ne saurait dire. Le programme était en tout cas résolument italien.


Face à la statue de bronze du fondateur de l’Université, assez sinistre et centrée au milieu du cloître de pierre blonde, criblé d’impacts de balles datant de la révolution de 1934, le petit ensemble interpréta en première partie un raffiné Deuxième Concerto de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) marqué par un charmant duo violon/violoncelle dans son troisième mouvement, Andante, non exempt toutefois d’imprécisions de la part du violoncelliste, et une prestation du violoniste solo Cesare Carretta tout à fait honorable même si plus d’engagement n’aurait pas été déplacé. Avec le Concerto pour violon d’Antonio Vivaldi (1678-1741), on retrouvait la forme ABA et les tournures bien connues du prêtre roux, finalement archaïques au regard des pages de Pergolèse. Sans être captivant, cela s’écoutait agréablement, le soliste montrant une belle agilité et l’ensemble une indéniable fluidité sous la direction du directeur principal de l’Orchestre du Théâtre olympique de Vicence. La première partie du concert s’achevait alors par un Concerto pour mandoline de Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), clairement italianisant par delà l’instrumentation idiomatique. La petite mandoline de Cecilia Loda, amplifiée mais avec modération, se fit bien chantante, notamment dans le mouvement central, Andante con variazioni, jouant avec les pizzicatos des cordes.


On retrouvait avec plaisir Pergolèse, à l’écriture encore une fois plus complexe et plus variée que celle de son contemporain Vivaldi, en début de seconde partie, avec un Cinquième Concerto, ou l’intérêt se porta notamment sur le mouvement central fugué. Suivirent deux concertos expéditifs et interchangeables de Vivaldi, toujours extraits de l’Opus 3 (1711), l’un bien connu pour deux violons, interprétés ici par un violon et une mandoline, en l’occurrence pas très juste, et l’autre pour cordes et basse continue, sans clavier, où les cordes firent preuve d’un allant malheureusement inégal. L’ensemble italien était-il perturbé par les cris des mouettes paraissant irrésistiblement attirés vers le cloître par les mouvements calmes et sereins de Vivaldi ou par la légère brise l’obligeant à ajuster en permanence de superbes pinces à linge multicolores pour fixer les partitions sur leurs pupitres? S’accrochant, il offrit, malgré les départs précipités d’une partie du public, une reprise, parfaitement enlevée, de la Gigue finale du Deuxième Concerto de Pergolèse.


Le site de l’Orchestre philharmonique italien



Stéphane Guy

 

 

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