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Régionaux de l’étape

La Roque
Mimet (Château-Bas)
08/06/2012 -  
Vincenzo Bellini : Norma: Ouverture
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2, opus 21
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9 «Z nového sveta», opus 95, B. 178

Philippe Giusiano (piano)
Orchestre philharmonique du Pays d’Aix, Membres du Sinfonia Varsovia, Jacques Chalmeau (direction)




Année après année, les même qualificatifs reviennent pour qualifier et décrire un festival tel que celui de La Roque d’Anthéron, dont la trente-deuxième édition, du 21 juillet au 22 août, ne déroge pas à la règle: gigantesque, incontournable, diversifié, avec une programmation de nature à satisfaire les boulimiques ou simplement les amoureux du clavier. Car au-delà des plus grands, des fidèles et des espoirs du piano, le clavecin (Bertrand Cuiller, Maude Gratton, Pierre Hantaï, Yoann Moulin, Skip Sempé), l’orgue (Olivier Houette), le jazz (Stefano Bollani, Bojan Z, Tord Gustavsen Quartet), la musique de chambre et la musique chorale (Via Crucis de Liszt, Un requiem allemand de Brahms), pour peu qu’elles fassent appel au piano, ont aussi leurs droits.


Le parc du château de Florans demeure bien sûr le lieu privilégié, à tous les sens du terme, des manifestations, mais celles-ci prennent également place sur onze autres scènes des environs, comme le musée Granet d’Aix-en-Provence, qui continue d’accueillir la passionnante série «Le musée imaginaire des musiciens». Autres traditions respectées, les copieuses «nuits du piano» et les concerts gratuits donnés dans toute la région par les «ensembles en résidence» qui ont bénéficié des classes de maître de Claire Désert, Christian Ivaldi, Emmanuel Strosser et du Trio Wanderer.


C’est à Château-Bas, à une petite vingtaine de kilomètres au sud d’Aix, dans la cour d’une demeure du XVIIe que se produit l’Orchestre du Pays d’Aix, renforcé par des membres du Sinfonia Varsovia. Fondée en 2004, la formation provençale est passée en 2009 du statut de symphonique à celui de philharmonique, au moment où Jacques Chalmeau en est devenu le directeur musical. On ne peut dire que les ouvertures de Bellini apparaissent souvent au programme des concerts symphoniques, mais à la différence de celles de Rossini, au demeurant guère mieux servies de nos jours, il n’est pas certain qu’elles gagnent à sortir de la fosse: le compositeur n’est pas à son meilleur dans ces pages orchestrales, même lorsqu’elles introduisent un opéra aussi célèbre que Norma (1831), car c’est le bel canto qui en fait bien évidemment avant tout le prix.


Chopin y était d’ailleurs sensible, ce qui peut notamment s’entendre dans les mouvements lents de ses deux Concertos. La prestation de Philippe Giusiano (né en 1973) dans le Second (1829) fait regretter une carrière toujours aussi discrète et une acoustique ne permettant pas de profiter pleinement de la sonorité et de la puissance de son Steinway, mais le temps ne semble avoir de prise ni sur l’apparence physique, ni sur le jeu du Marseillais. Dans son répertoire d’élection, depuis qu’il fut premier nommé en 1995 au concours de Varsovie (dont il a remporté le deuxième grand prix ex æquo), il n’a rien perdu de ses qualités: perfection sachant s’effacer devant le texte, distinction et élégance irréprochables mais pas neutres. Même pour le bis, le Second (en la bémol) des Nocturnes de l’Opus 32 (1837), il ne sera une nouvelle fois pas possible de l’entendre interpréter un autre compositeur.


En seconde partie, la Neuvième Symphonie «Du nouveau monde» (1893) de Dvorák n’offre que peu de satisfactions: forte déperdition du son au détriment d’une quarantaine de cordes bien chétives et peu favorisées par le plein air, mauvaise fusion des timbres, déséquilibre entre les pupitres (au profit notamment de cors surexposés), justesse trop souvent incertaine. En outre, la direction de Jacques Chalmeau, si elle a le mérite de rester dans les limites du bon goût, ne va que rarement au-delà d’une simple lecture, n’est pas très habitée et demeure bien prosaïque, en particulier dans le Largo, qui est pourtant bissé.


Le site du festival de piano de La Roque d’Anthéron
Le site de l’Orchestre philharmonique du Pays d’Aix



Simon Corley

 

 

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