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Le talent confirmé d’Urszula Kryger

Cracow
Université Jagellon
07/15/2012 -  
Carl Loewe : Ballades polonaises
Urszula Kryger (mezzo-soprano), Marcin Koziel (piano)


U. Kryger


En confiant une matinée Carl Loewe à Urszula Kryger, le festival de musique polonaise de Cracovie, ne faillit pas à sa vocation : le musicien allemand, souvent appelé « le Schubert du nord », a mis en musique des ballades d’Adam Mickiewicz, chantre du romantisme polonais, qui enseigna un temps au Collège de France. La mezzo a restitué le texte original polonais et a offert un superbe moment de musique. Trop discrète, elle ne fait pas la carrière qu’elle mérite, alors que c’est une des meilleures récitalistes du moment – pas le plus sûr moyen, il est vrai, de braquer sur soi les feux de la rampe. On regrette seulement que l’acoustique de la salle de l’Université étouffe un peu, surtout dans les graves, une voix au timbre satiné, sans la moindre aspérité, à la tessiture remarquablement homogène, à la projection naturelle.


L’acoustique, heureusement, ne nuit en rien à l’art de la déclamation, où l’intelligence du texte n’émousse jamais la beauté du phrasé. La chanteuse sait aussi capter l’esprit spécifique de chaque ballade, en allégeant ou assombrissant l’émission. La dramatisation du chant est justement dosée, de la légèreté de « La primevère » ou de « Le jeune seigneur et la jeune fille » à la vaillance des « Trois Boudrys », de la mélancolie de « La Vilnia » à l’ironie de « Madame Twardowska ». La comparaison avec le disque gravé en 2001 pour CPO montre d’ailleurs combien l’interprétation a mûri. La partie pianistique, elle, va au-delà de du simple accompagnement : pas toujours si facile, elle évoque et raconte, comme un orchestre, notamment dans « L’ondine du lac Switez », où elle fait entendre les murmures menaçants de l’eau de la rivière. Marcin Koziel joue en vrai partenaire, à la fois attentif et autonome, tisse le fil des récits et retrouve, à travers de belles couleurs, les images de la poésie de Mickiewicz.


Magnifique bis : « La Vilnia », cette fois dans la version de Moniuszko, où le legato de la chanteuse fait merveille.



Didier van Moere

 

 

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