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In memoriam Brigitte Engerer Saint-Riquier Abbatiale 07/18/2012 - Gabriel Fauré : Elégie pour violoncelle et piano, opus 24
Robert Schumann : Quatuor pour piano, opus 47
Serge Rachmaninov : Trio élégiaque n°1
Johannes Brahms : Quatuor pour piano n°3, opus 60 Sarah Nemtanu (violon), Lilli Maijala (alto), Henri Demarquette (violoncelle), Michel Dalberto (piano)
B. Engerer
Brigitte Engerer (1952-2012) devait se produire le 18 juillet dernier au Festival de Saint-Riquier - Baie de Somme mais le destin en a décidé autrement. Michel Dalberto la remplace tandis que Boris Berezovsky, avec qui elle devait jouer en duo, décline sa participation. Le programme subit également quelques modifications : pas de pièces pour piano à quatre mains mais le Quatuor pour piano de Schumann est maintenu tandis que le Troisième Quatuor pour piano de Brahms remplace le Premier. Cette soirée devient dès lors un hommage d’une louable sobriété : à l’exception de témoignages écrits de Henri Demarquette et Michel Dalberto distribués aux spectateurs, pas de panégyrique ni d’ailleurs de bis. Tout au plus un portrait de la défunte a-t-il été disposé sur la scène.
L’Elégie (1883) de Fauré revêt une signification particulière puisqu’elle a été jouée durant les obsèques de la pianiste française. Henri Demarquette et Michel Dalberto l’abordent avec retenue et n’en accusent pas les accents tragiques au-delà du raisonnable. Sarah Nemtanu et Lilli Maijala les rejoignent ensuite pour un Quatuor pour piano (1842-1843) de Schumann contrasté, engagé et expressif. La musique de chambre appelle une acoustique moins réverbérée que celle de l’abbatiale, qui tend à éparpiller les sonorités et à diluer les lignes, mais cela n’empêche pas d’apprécier une exécution de belle tenue, en rien rédhibitoire quant aux choix interprétatifs, et rigoureusement mise en place malgré quelques passages ponctuellement plus incertains.
Henri Demarquette rappelle le lien que Brigitte Engerer entretenait avec la Russie – elle se perfectionna dans la classe de Stanislas Neuhaus au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou – ce qui explique la présence d’une œuvre de musique russe dans le programme. Le Premier Trio élégiaque (1892) de Rachmaninov est entamé plutôt lentement mais cela ne disconvient pas surtout que l’interprétation se caractérise ensuite par un ton vibrant et passionné. Un Troisième Quatuor pour piano (1875) de Brahms buriné, viril et remarquablement élaboré complète cet hommage qui s’achève sur un Allegro comodo féroce et emporté. Sans faire de l’ombre à ses partenaires, qui atteignent un niveau instrumental élevé, Michel Dalberto se sera montré alerte, concentré et, pour tout dire, magnifique durant toute la soirée.
Le site de Henri Demarquette
Le site de Michel Dalberto
Sébastien Foucart
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