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En attendant l’été

Paris
Hôtel de Soubise (Hall d’accueil du Caran)
07/11/2012 -  
Johannes Brahms : Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 38
Lera Auerbach : 24 Préludes pour violoncelle et piano, opus 47: Préludes n° 6, n° 12, n° 19 et n° 20
Kaija Saariaho : Etincelles
Serge Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano, opus 19

Camille Thomas (violoncelle), Beatrice Berrut (piano)




Douzième édition dans la continuité pour le «Festival européen Jeunes talents», du 6 au 27 juillet en l’hôtel de Soubise (Archives nationales) sous la direction artistique de Laurent Bureau: un parrain célèbre (Jean-Claude Casadesus, comme l’an dernier), un compositeur invité (Kaija Saariaho, succédant, par ordre d’ancienneté, à Karol Beffa, Bruno Mantovani et Nicolas Bacri) et un «maître» pour un concert mettant en valeur l’un de ses élèves (après Brigitte Engerer, Claire Désert et Régis Pasquier, ce fut le tour de Dominique Merlet le 10 juillet). Le planning n’a pas changé: «journée découverte musicale» dès 10 heures pour les enfants des centres aérés de la ville de Paris (ateliers musicaux, pique-nique et «bal de la princesse»), répétition publique à entrée libre à 12 heures 30, présentation du programme une heure avant le concert puis concert à 20 heures (à 18 heures le dimanche). Comme les années précédentes, un concert gratuit est offert les dimanches (et le 14 juillet) à 17 heures dans un parc ou jardin public à Paris ou à Aulnay-sous-Bois.


Outre la pléiade habituelle de... jeunes talents issus des grands conservatoires européens, l’attrait du festival demeure double: son offre musicale de qualité mais à prix modéré (18 euros en première catégorie) et ses concerts en plein air dans la cour de Guise (à l’exception des «concerts intimistes» du dimanche). Mais voilà que comme souvent, l’été peine à démarrer, de telle sorte que jusqu’à présent, alors que la première semaine est bien entamée, il a fallu se replier tous les soirs non pas sur la salle des Gardes, comme les années passées, ou même sur la chambre du prince, où se déroule le reste de la saison de «Jeunes talents», mais sur le hall du Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales (Caran). La grisaille moderne du lieu est quelque peu compensée par une large baie vitrée donnant sur un jardin et par une acoustique qui, malgré un bruit de fond nettement perceptible quand la musique s’arrête, se révèle tout à fait satisfaisante, et même assez flatteuse pour les instruments.


Déjà invitée par l’association en octobre 2010, Camille Thomas (née en 1988) se produit cette fois-ci avec sa partenaire, aux côtés du violoniste Lorenzo Gatto, au sein du Trio Saint-Exupéry, Beatrice Berrut (née en 1985). Peut-être faudra-t-il attendre leur prochain disque à paraître chez Fuga libera pour entendre la rare Sonate pour violoncelle et piano de Kabalevski, initialement annoncée, à laquelle elles ont préféré la moins originale Première Sonate (1865) de Brahms. Mais les regrets s’évanouissent rapidement, tant la violoncelliste franco-belge, élève de Marcel Bardon et Philippe Muller à Paris, puis de Stephan Forck et Frans Helmerson à Berlin, met au service de l’œuvre une technique impeccable, une sonorité pleine et profonde, mais sans épaisseur excessive, et une expression d’un romantisme communicatif. Les deux musiciennes ont ensuite sélectionné quatre des 24 Préludes (1999) de l’Américaine (d’origine russe) Lera Auerbach (née en 1973): rien de bien neuf dans ce style tour à tour lyrique et ironique qui ne dissimule pas ce qu’il doit à Chostakovitch, Schnittke ou Chédrine.


Après un court entracte, c’est d’abord un brévissime solo de Saariaho écrit pour le concert des trente ans du violoncelliste Alexis Descharmes: ces Etincelles (2007) virtuoses, sur un thème rythmé d’allure populaire, ont bien la fugacité des petits éclats enflammés évoqués par le titre. Dans la Sonate (1901) de Rachmaninov, la générosité dont Camille Thomas avait déjà preuve dans Brahms trouve encore mieux à s’employer et témoigne d’une véritable personnalité qui contraste avec le caractère plus effacé de la pianiste suisse. En bis, retour à Brahms avec l’arrangement de deux des cinq Chants de l’Opus 72 (1877), «Vieil amour» et «O fraîche forêt».


Le site de Jeunes talents
Le site de Lera Auerbach
Le site de Kaija Saariaho
Le site de Camille Thomas
Le site de Beatrice Berrut



Simon Corley

 

 

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