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La saveur conservée des Oranges

Paris
Opéra Bastille
06/23/2012 -  et 26*, 29 juin, 3, 6, 9, 11, 13 juillet 2012
Serge Prokofiev : L'Amour des trois oranges
Alain Vernhes (Le Roi de Trèfle), Charles Workman (Le Prince), Patricia Fernandez (La Princesse Clarisse), Nicolas Cavallier (Léandre), Eric Huchet (Trouffaldino), Igor Gniddi (Pantalon), Vincent Le Texier (Tchélio), Marie-Ange Todorovitch (Fata Morgana), Alix Le Saux (Linette), Alisa Kolosova (Nicolette), Amel Brahim-Djelloul (Ninette), Hans-Peter Scheidegger (La Cuisinière), Antoine Garcin (Farfarello), Lucia Cirillo (Sméraldine), Vincent Morell (Le Maître de cérémonies), Alexandre Duhamel (Le Héraut). Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, direction Alain Altinoglu. Mise en scène : Gilbert Deflo.


C. Workman. A. Vernhes, A. Brahim-Djelloul
(© Opéra national de Paris/Christian Leiber)



Frais ou conserve ? Les deux se valent parfois, comme pour ces Oranges qui n’ont rien perdu de leur saveur, voire de leur succulence, d’une reprise à l’autre. Si peu inspiré parfois, Gilbert Deflo signait là une de ses meilleures productions, entre le conte initiatique, le cirque et la commedia dell’arte, avec effets bien pensés de théâtre dans le théâtre. On ne rit jamais grassement, on voit aussi une belle histoire d’amour et ce Prince Pierrot, grande asperge triste, nous émeut toujours autant. Ca bouge, ça vit, sans que le rythme exclue la finesse. Alain Altinoglu s’avère aussi meilleur que ses prédécesseurs, parce que, au-delà des sonorités grinçantes, de la crudité des couleurs, de l’inépuisable énergie, il sait capter ce que l’œuvre peut avoir de poétique, de sombre, d’inquiétant.


On a renouvelé la distribution, à l’exception du Prince toujours aussi enfant malheureux de Charles Workman, qui se joue encore d’une tessiture parfois très inconfortable et forme avec la délicieuse Amel Brahim-Djelloul, au timbre si fruité, le plus beau des couples. Devenu Roi de Trèfle, l’inusable Alain Vernhes cède la place au Tchélio de haute stature de Vincent Le Texier, apparié à une Marie-Ange Todorovitch moins à l’aise en Fata Morgana que Jeanne-Michèle Charbonnet. Malgré toutes ses qualités, Eric Huchet fait aussi regretter, vocalement et scéniquement le Trouffaldino décoiffant de Barry Banks. Nicolas Cavallier, en revanche, campe un Léandre impérieux et dangereux, Hans-Peter Scheidegger possède les graves de la Cuisinières. Mais il faut d’abord, pour les Trois Oranges, un ensemble, homogène et investi, avec un chœur impeccable : c’est que l’on tient ici.


Pas de saison pour de bonnes Oranges.


Didier van Moere

 

 

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