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Paris hispanique et festif

Paris
Salle Pleyel
06/20/2012 -  
Carlos Chávez : Symphonie n° 2 «Sinfonía India»
Joaquín Rodrigo : Concierto de Aranjuez
Maurice Ravel : Alborada del gracioso
Manuel de Falla : El sombrero de tres picos: Suites n° 1 et n° 2

Xavier de Maistre (harpe)
Orchestre de Paris, Kristjan Järvi (direction)


K. Järvi (© Peter Rigaud)


A l’Orchestre de Paris, Kristjan Järvi, quadragénaire depuis une semaine, est préposé aux événements festifs: le frère cadet (de près de dix ans) du directeur musical Paavo Järvi est apparu la première fois en octobre 2009 au Châtelet pour une mémorable soirée latino-américaine, puis est revenu dès le mois de juin suivant, sous la pyramide du Louvre à l’occasion de la Fête de la musique, pour une «nuit américaine» (en fait états-unienne). Cette année, le futur directeur musical de l’Orchestre symphonique de la Radio de Leipzig propose à Pleyel en ce premier jour de l’été un programme hispanique, dont il devait reprendre l’essentiel le lendemain, de nouveau sous la pyramide pour la Fête de la musique.


Si Silvestre Revueltas fait encore parfois l’affiche grâce à son Sensemayá, son compatriote et contemporain Carlos Chávez (1899-1978) n’a pas cette chance: Szeryng n’est plus là pour défendre son Concerto pour violon et la probabilité d’entendre au concert l’une de ses six Symphonies demeure très faible. La Deuxième «Indienne» (1935), qui était notamment au répertoire de Bernstein, demeure la plus renommée: brève (12 minutes d’un seul tenant), elle est fondée sur des mélodies populaires qui justifient son sous-titre. D’emblée, le chef américano-estonien enflamme l’orchestre – particulièrement un pupitre de percussions (sept exécutants) comprenant des instruments traditionnels – dans des ostinatos colorés à la Villa-Lobos qui alternent avec un lyrisme à la Copland, avant une conclusion frénétique d’esprit assez comparable à celui du «Malambo» d’Estancia de Ginastera.


Après une courte participation au festival de Radio Classique voici un an, Xavier de Maistre (né en 1971) fait ses véritables débuts avec l’Orchestre de Paris: plutôt qu’une œuvre originale, par exemple le Concerto de Ginastera qu’il a enregistré, il a choisi le Concerto d’Aranjuez (1939) de Rodrigo (qui figure d’ailleurs sur ce même disque sorti il y a deux ans chez RCA). Ne se contentant pas du Concert Sérénade de 1954 et de la «fantaisie sévillane» Sones en la Giralda de 1963, c’est le grand Nicanor Zabaleta qui avait demandé en 1974 au compositeur une adaptation pour harpe de la partition originale pour guitare. Après un album consacré à Haydn, l’ancien soliste de la Philharmonie de Vienne, impeccable mais aussi plein de verve, confirme ainsi son goût pour les transcriptions. Si celle-ci ne possède certes pas la rugosité de la version habituelle, elle n’en dénature pas pour autant une musique dont les références historiques ne sont pas étrangères à l’univers de la harpe et ne malmène pas l’équilibre avec l’accompagnement orchestral, où se signale l’excellent cor anglais de Gildas Prado. En bis, le harpiste français offre deux extraits de son récent disque «Notte veneziana» paru chez Sony: Le Carnaval de Venise du compositeur et harpiste belge Félix Godefroid (1818-1897), cascades de notes assorties d’œillades complices, puis, avec quelques pupitres de cordes, un arrangement haut en couleur de l’Allegro non molto initial du Concerto «L’Hiver» tiré des Quatre Saisons (1725) de Vivaldi.


Il rejoint les rangs du public pour la seconde partie, qui débute par un Alborada del gracioso (1905/1918) de Ravel plein de truculence et de swing, très joueur jusqu’à une coda effrénée, après que s’est illustré le basson toujours aussi parfait de Giorgio Mandolesi. Comme le rappelle la notice de Marcel Marnat, Ravel avait orchestré sa pièce à la demande de Diaghilev, qui recherchait un ballet «espagnol»: ce fut finalement Le Tricorne (1917/1919) de Falla. Dans cette musique, le tempérament électrique, nerveux, mordant et enthousiaste de Kristjan Järvi, bondissant ou genou à terre, fait merveille et, même s’il s’agit des deux Suites et non du ballet intégral, c’est une histoire qu’il s’attache à narrer avec un orchestre tour à tour pittoresque, léger et hâbleur. En bis, la «Danse rituelle du feu» de L’Amour sorcier (1915) surprend dans l’arrangement du Suisse Daniel Schnyder (né en 1961), collaborateur régulier de l’Absolute Ensemble de New York (fondé en 1993 par Järvi), qui met en valeur la trompette précise de Bruno Tomba.


Le site de Kristjan Järvi
Le site de Xavier de Maistre
Le site des Editions Joaquín Rodrigo
Le site de Daniel Schnyder



Simon Corley

 

 

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