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L’Orchestre de Paris à l’heure russe

Paris
Salle Pleyel
06/13/2012 -  et 14* juin 2012
Serge Prokofiev : Concerto pour piano n° 2, opus 16
Alexandre Scriabine : Symphonie n° 3 «Le divin poème», opus 43

Boris Berezovsky (piano)
Orchestre de Paris, Alexander Vedernikov (direction)


A. Vedernikov (© Bel Perez Gabilondo)


L’Orchestre de Paris joue de malchance: après que Mikko Franck (33 ans), taraudé par ses problèmes de santé récurrents, a été contraint une nouvelle fois de renoncer, la semaine passée, pour laisser sa place à Guennadi Rojdestvenski (81 ans), Kirill Petrenko, souffrant, est remplacé par Alexander Vedernikov. Assurant sans changement le programme initialement annoncé, l’ancien directeur musical du Bolchoï (2001-2009), chefdirigent de l’Orchestre symphonique d’Odense depuis 2009, s’il s’est produit à de nombreuses reprises dans la capitale, notamment dans la fosse de Bastille, fait ainsi ses débuts avec cette formation.


Boris Berezovsky, qui, quant à lui, y était apparu pour la première fois en février 2011, revient, après Bartók, avec un autre Deuxième Concerto, celui de Prokofiev (1913/1923). Subtil mais très droit et allant, implacable et péremptoire, le pianiste russe, soulignant la charge moderniste d’une partition qui fit scandale en son temps, ne peut être suspecté de la moindre tentation d’alanguissement ou d’assouplissement, même dans le thème lyrique du Finale. Pour ce qui est la dimension fantastique et onirique de l’œuvre, il faut s’en remettre à un orchestre que Vedernikov, cultivant des sonorités d’une laideur très étudiée, fait grincer et brailler sans décontenancer en quoi que ce soit le soliste, qui donne l’impression de disposer d’inépuisables réserves de puissance, sans cogner le moins du monde pour autant. En guise de bis, de façon inhabituelle, Berezovsky, qui reviendra en juin 2013 pour donner le très rare Concerto en fa mineur de Lalo, fait reprendre les dernières pages du Finale et, comme les rappels se prolongent, encore une fois les ultimes mesures.


La Troisième Symphonie «Le divin poème» (1903) de Scriabine n’avait pas été à l’affiche de l’Orchestre de Paris depuis octobre 2002 – un souvenir chargé d’émotion, puisque ce concert devait aussi être le dernier de Yuri Ahronovitch, décédé le mois suivant. Vedernikov évite l’enlisement de cet effectif colossal (soixante-trois cordes, bois par quatre, huit cors, six trompettes, ...) et de ces plus trois quarts d’heure d’un seul tenant grâce à une direction efficace et dramatique, saluée par les musiciens comme par leurs collègues du Philharmonique de Radio France en janvier dernier. En outre, le chef russe met en lumière une parenté stylistique avec le Rachmaninov de la Deuxième Symphonie, rapprochement pertinent quoique moins souvent souligné que l’héritage de Wagner ou l’influence de R. Strauss.



Simon Corley

 

 

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