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Murray Perahia ou quand la poésie s'allie à l'élégance

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/01/2012 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n°14, opus 27 n°2 «Clair de lune»
Robert Schumann : Faschingsschwank aus Wien, opus 26
Franz Schubert : Sonate pour piano n°15, D. 664
Frédéric Chopin : Polonaise, opus 26 n°1 – Prélude, opus 28 n°8 – Mazurka, opus 63 n°3 – Scherzo n°1, opus 20

Murray Perahia (piano)


M. Perahia (© Felix Broede)


Le dernier récital à la Salle Henry Le Bœuf cette saison revient à Murray Perahia qui s’illustre dans un programme représentatif de son répertoire. La notoriété du pianiste et la popularité des compositeurs retenus suffisent à attirer un public important parmi lequel figurent hélas de nombreux tousseurs. Chacun s’en accommode comme il peut mais ces manifestations perturbent à peine le climat poétique que le musicien instaure dès l’Adagio sostenuto de la Quatorzième Sonate «Clair de lune» (1801). Nul doute que l’interprète ne compte pas parmi les bateleurs d’estrade qui privilégient l’exploit sur la fond et la forme mais son Beethoven possède du caractère et de la robustesse, en particulier dans le Presto agitato. Quelques constantes apparaissent et demeureront toute la soirée : une sonorité polie, un legato somptueux et une puissance surveillée.


Aucune démonstration de virtuosité non plus dans un Carnaval de Vienne (1839) de Schumann tranchant et festif. Les qualités abondent de nouveau : lignes de force dévoilées avec netteté, densité (sans lourdeur) et concentration (sans opacité). La rigueur de la conception suscite l’admiration, de même que la dynamique, épanouie: forte jamais déformés, pianissimi toujours perceptibles. Murray Perahia réfléchit profondément ses interprétations mais il les communique avec éloquence, sans les garder pour lui.


Après la pause, voici un peu de fraîcheur avec une Quinzième Sonate (1819) de Schubert équilibrée, raffinée et subtilement contrastée. Un peu de Chopin ensuite. Murray Perahia ne se départ pas de son élégance coutumière dans une Polonaise opus 26 n°1 (1834) pleine de panache et de distinction, un Huitième Prélude (1838-1839) passionné mais contenu, une Mazurka opus 63 n°3 (1846) élancé et affirmée et un Premier Scherzo (1831-1832) investi et élaboré. Une partie des spectateurs se lèvent pour l’ovationner mais toute la salle se voit remerciée par trois bis parmi lesquels un Impromptu en mi bémol majeur D. 899 de Schubert qui résume à lui seul l’art de ce musicien sans cesse soucieux de l’essentiel, du chant et des détails.


Le site de Murray Perahia



Sébastien Foucart

 

 

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