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Passion et distinction

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
05/08/2012 -  et 7 (Amsterdam), 12 (Essen), 18 (Budapest), 21 (Madrid), 23 (Barcelona) mai 2012
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violon n° 1, opus 77
Johannes Brahms : Symphonie n° 3, opus 90

Leonidas Kavakos (violon)
Gewandhausorchester Leipzig, Riccardo Chailly (direction)


R. Chailly (© Gerd Mothes)


Du 7 au 23 mai, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et son directeur musical, Riccardo Chailly, effectuent une tournée en Europe. Débutée à Amsterdam, celle-ci passe par Luxembourg, Hambourg, Essen, Cologne, Berlin, Budapest, Valladolid, Madrid, Barcelone et, deuxième étape du périple, Bruxelles ce mardi soir. Figure à l’affiche du Bozar le premier des deux programmes que les musiciens ont préparés pour cette série de représentations – le second comporte le Concerto en sol de Ravel, avec Hélène Grimaud, et la Quatrième Symphonie de Mahler (avec Christina Landshamer).


Malgré la tenue des demi-finales du Concours Reine Elisabeth à Flagey (et non au Conservatoire, pour des raisons de sécurité), ce concert bénéficie de la grande affluence des grands soirs, quatre jours après la double apparition de l’Orchestre symphonique de Londres (voir ici). Les spectateurs n’ont sans doute pas regretté d’avoir préféré entendre un violoniste à la réputation bien établie plutôt que quelques jeunes virtuoses tentant de percer dans le métier. Dans le Premier Concerto pour violon (1947-1948) de Chostakovitch, Leonidas Kavakos subjugue du début à la fin : traits ultra précis, dynamique remarquablement nuancée, legato somptueux, phrasés onctueux, archet ferme, sonorité pleine, le violoniste grec, qui cultive un look décontracté (cheveux longs, barbe de trois jours faussement négligée), possède de formidables atouts. Son interprétation s’impose par son évidence et par ses contrastes, en particulier entre un «Nocturne» dont le climat est restitué à merveille et un «Burlesque» féroce, fulgurant et joué vraiment rapidement. La cadence convainc par sa progression irrésistible et son architecture aboutie. Malgré l’insistance du public, le soliste n’accorde pas le moindre bis mais après un tel tour de force, qu’avait-il encore à prouver ?


Dépositaire d’une riche tradition, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig assure un accompagnement de haut vol mais la Troisième Symphonie (1883) de Brahms permet de mieux profiter de ses inestimables propriétés, pour commencer sa prestigieuse sonorité que d’aucuns qualifient, non sans raison, de vieil or. Les différents pupitres s’illustrent brillamment – cohésion des cordes, distinction des bois, autorité des cuivres – mais la valeur de cette exécution réside davantage encore dans l’approche, parfaite sur le plan de la forme et du fond, de Riccardo Chailly. Fidèle au caractère héroïque et au pouvoir d’émotion de cette musique, le chef règle la mise en place au millimètre, creuse la dynamique, enlève le rythme pour éviter la moindre pesanteur, clarifie la texture pour éviter toute impression de compacité, et ceci sans s’attarder en cours de route. Une relecture ? Le terme est sous doute exagéré mais Chailly n’est pas homme à s’enliser dans la routine et, sans tomber le moins du monde dans les travers des mauvais «baroqueux», il est parvenu à dépoussiérer cette œuvre qui paraît ainsi comme neuve. Cette fois, l’auditoire, qui n’économise pas ses applaudissements, a droit à un bis de choix, une Ouverture pour une fête académique (1880) de Brahms idéalement profilée et, pour tout dire, épatante.


Ce concert dont le souvenir ne s’effacera pas de sitôt s’est déroulé dans le cadre de la série «Orchestres internationaux» du Bozar qui touche ainsi à sa fin. La prochaine saison, quelques bien belles phalanges se succèderont durant ce cycle : le Mahler Chamber Orchestra (le 21 novembre), l’Orchestre de l’Académie nationale de Sainte Cécile (le 24 novembre), l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam (le 31 janvier), l’Orchestre du Festival de Budapest (le 6 mars), l’Orchestre symphonique de la radiodiffusion bavaroise (le 27 mars), l’Orchestre de chambre de Bâle (le 17 avril), l’Orchestre symphonique de Londres (le 22 avril) et le City of Birmingham Symphony Orchestra (le 7 juin).


Le site du Gewandhaus de Leipzig



Sébastien Foucart

 

 

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