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Divine redécouverte

Versailles
Chapelle Royale
10/21/2000 -  
Daniel Daniélis :Le Banquet Céleste
Les Talents Lyriques
Monique Zanetti (dessus), Françoise Masset (dessus), Tony Boutte (haute-contre), Roland Getchell (taille), Arnaud Marzorati (basse)
Atsushi Sakai (viole), Brian Feehan (luth), Christophe Rousset (orgue, clavecin, direction)

"Le premier mets, la première nourriture, sera un désir insatiable de la manducation du Corpus Domini." Jeanne de Cambry, 1627.

A l’Age Classique, certaines personnes vivent encore dans la Rome antique, ou du moins dans les stances et les volutes de sa langue. Ultimes étoiles d’un art perdu, les poètes néo-latins comptent dans leurs rangs Pierre Portes. Et quand cette Rome imaginaire se transporte dans la musique « française », sa mise en valeur est d’autant plus soignée, surtout dans un Caeleste convivium. Ce recueil de onze motets pour l’élévation permet de redécouvrir (sans galvauder le mot) un des plus grands musiciens de la deuxième moitié du XVIIe siècle, né en 1635 vers Liège, formé au contact de la richesse du Nord (Buxtehude, le Singspiel, la proximité de plusieurs cours). C’est en 1683 que Daniélis et Portes se rencontrent. Installé au même moment comme maître de chapelle à la cathédrale de Vannes, le musicien composa cet ensemble de motets à trois voix (deux dessus et basse, ou trois voix d’hommes), sans doute réuni par Sébastien de Brossard. Chaque pièce, composée de petits airs pour voix seule, ou en duo ou trio alterne, grâce à une écriture inventive, les tempi, les humeurs et les passions sacrées avec les différents solistes : tour à tour, tourbillons extraordinaires, exclamations, méditation - parfois jusqu’à l’impalpable, fureur, saints gémissements, affleurement d’une extase, déploration, douceur angélique jusqu’à la suspension insensible. La sinuosité des lignes était un langage où on lisait l'agitation et le désir des âmes. C’est surtout cette douceur, doublée d’un fort sentiment poétique, qui retient l’attention. Témoin, en un sens, de la haute spiritualité française du XVIIe siècle, mieux connue depuis Brémond, Daniélis a sans nul doute le secret des voix religieuses. De cette poésie latine en musique qui a le génie du geste vocal rhétorique, on retiendra l’incroyable paraphrase des cinq premiers versets du psaume 136 : sur ces quelques mots du Super flumina Babylonis longuement développés, Daniélis atteint les sommets de la musique française, en décrivant ce sang de l’âme que sont les larmes. Chaque subtilité de la partition est mise en évidence par l’ensemble, infaillible et parfait de délicatesse et de justesse d’expression, que dirige Christophe Rousset. Cette véritable gustation vocale était agrémentée d’extraits de la Suite en mi du deuxième livre de viole de Marin Marais et du Transfige dulcissime Jesu, qui ont montré, si cela était encore nécessaire, à quel point Daniélis est à compter parmi les plus grands

Ce concert sera retransmis par France Musique.
Pour plus de renseignements sur la suite de l’ « Automne musical » du Centre de Musique Baroque de Versailles : (33)01.39.20.78.10 (Hôtel des Menus-Plaisirs, 22 avenue de Paris, B.P.353, 78003 Versailles Cedex, ou : www.cmbv.culture.fr


Frédéric Gabriel

 

 

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