About us / Contact

The Classical Music Network

Normandie

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

L’Europe centrale au bord de la mer

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/21/2012 -  
Josef Suk : Elégie pour violon, violoncelle, quatuor à cordes, accordéon et harpe, opus 23
Antonín Dvorák : Quintette pour piano et cordes n° 2, opus 81, B. 155
Béla Bartók : Divertimento pour orchestre à cordes, sz. 113 – Sept Danses populaires roumaines pour orchestre de chambre, sz. 68

Frédéric Guérouet (accordéon), Clara Izambert (harpe), Bertrand Chamayou (piano), Quatuor Ardeo (*): Olivia Hughes, Carole Petitdemange (violon), Lea Boesch (alto), Joëlle Martinez (violoncelle) – Quatuor Ebène (#): Pierre Colombet (*), Gabriel Le Magadure (violon), Mathieu Herzog (alto), Raphaël Merlin (*) (violoncelle)
L’Atelier de musique (+): Quatuors Ebène et Ardeo, Clémence de Forceville, Anna Göckel, Eva Zaparo, Mélanie Clapiès, Cécile Tête, Matthieu Handtschoewercker, Guillaume Bellom, Sullimann Altmayer (violon), Ludovic Levionnois, Claudine Legras, Louise Desjardins (alto), Bruno Delepelaire, Louis Rodde (violoncelle), Ulysse Vigreux, Benjamin Thabuy, Simon Guidicelli (contrebasse), Ensemble Initium (+) : Edouard Sabo, Julien Vern (flûte), François Lemoine, François Tissot (clarinette), Batiste Arcaix, Franck Sibold (basson), Julien Desplanque, Stéphane Bridoux (cor)


Le Quatuor Ebène


Le quatrième concert du seizième festival de musique de Deauville était consacré à trois compositeurs d’Europe centrale: les Tchèques Josef Suk (1874-1935) et Antonín Dvorák (1841-1904) et le Hongrois Béla Bartók (1881-1945).


L’Elégie (1902) du premier fut un vrai moment de délicatesse et de finesse sous les doigts d’artistes s’écoutant avec une extrême attention pour en traduire le charme rehaussé par la présence d’un accordéon, remplaçant pour l’occasion l’harmonium. Le Second Quintette (1887) du deuxième, inégal, aussi parfaitement écrit qu’insipide avec ses refrains joliment tournés mais répétés à satiété, démontra une nouvelle fois l’excellence du Quatuor Ebène. Si sa prestation fut perturbée par des applaudissements (prévisibles) à l’issue du premier mouvement, suivis d’un rappel puissant d’Yves Petit de Voize, organisateur du festival, de l’existence de plusieurs mouvements et la persistance de claquements de dilatation provenant d’on ne sait où dans la salle, le public eut droit à une interprétation exemplaire. Le quatuor montra sa domination technique et stylistique autant dans l’Andante con moto, tandis que Bertrand Chamayou faisait preuve sur son clavier d’une clarté quasiment cristalline, que dans les troisième et quatrième mouvements, plus animés. La maturité des artistes fut même évidente dans l’Allegro fugué, parvenant alors à donner une véritable épaisseur à l’œuvre, voire une certaine gravité.


L’approfondissement se poursuivit avec le Divertimento (1939) du troisième compositeur de la soirée. Le pari était audacieux pour tous les vingt-trois interprètes réunis puisque aucun chef n’était là pour les diriger, les membres du Quatuor Ebène imprimant simplement le rythme et lançant les attaques. L’ensemble fut pourtant d’une coulée même si l’absence de direction se remarquait plus dans l’émouvant et presque glaçant mouvement central, Molto adagio, que dans les mouvements extrêmes, le final étant l’occasion pour tous ces jeunes artistes de montrer une véritable «pêche».


Les Danses populaires roumaines (1917), fruits de la notation par Bartók de thèmes populaires et initialement écrites pour piano, furent alors expédiées sans anicroches par les mêmes artistes complétés cependant par l’ensemble Initium, fâcheusement oublié dans le programme. La dernière, particulièrement bien enlevée, fut naturellement bissée, avec un bonheur aussi évident que communicatif. Une conclusion idéale pour un concert vraiment remarquable et s’inscrivant parfaitement dans l’esprit du festival, des interprètes renommés n’oubliant pas leurs débuts et se fondant dans un ensemble, à côté de plus jeunes artistes, et les concertistes du lendemain venant écouter leurs camarades.



Stéphane Guy

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com