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La main heureuse

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/20/2012 -  et 22 avril 2012
Nikolaï Rimski-Korsakov : La Grande Pâque russe, opus 36
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol majeur
César Franck : Psyché

Anna Vinnitskaya (piano)
Chor der Städtischen Musikverein Düsseldorf, Marieddy Rossetto (chef du chœur), Orchestre national de Belgique, Andrey Boreyko (direction)


A. Boreyko (© Marcel Grubenmann)


Dès septembre prochain, Walter Weller cèdera son poste de directeur musical de l’Orchestre national de Belgique à Andrey Boreyko pour une durée de cinq ans. Né à Saint-Pétersbourg en 1957, ce chef se partage actuellement entre l’Orchestre symphonique de Düsseldorf, l’Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart et l’Orchestre symphonique d’Euskadi, ce qui ne l’empêche pas de se produire à l’occasion avec des formations plus prestigieuses comme le Philharmonique de Berlin, le Gewandhaus de Leipzig ou encore le Concertgebouw d’Amsterdam. Le programme de ses concerts la saison prochaine à la tête de la phalange nationale se caractérise par un équilibre rassurant entre répertoire germanique (Beethoven, Brahms, Schubert), français (Berlioz, Ravel) et, bien sûr, russe, avec des compositeurs incontournables (Chostakovitch, Rachmaninov) mais aussi contemporains ou moins souvent joués (Giya Kancheli, Victor Kissine, Alexandre Tcherepnine). Ce concert débute justement avec de la musique russe, en l’occurrence la Grande Pâque russe (1887-1888) de Rimski-Korsakov dans laquelle l’orchestre se montre souple et volontaire et dont Andrey Boreyko traduit rigoureusement le climat évocateur, le ton réjouissant et l’aspect radieux.


Place ensuite au piano et à Anna Vinnitskaya (né en 1983) qui a remporté sur cette scène un premier prix au Concours Reine Elisabeth en 2007. Son interprétation bien sous tout rapport du Concerto pour piano en sol majeur de Ravel (1929-1931) nécessite peu de commentaires puisque son enregistrement a été chroniqué positivement dans ces colonnes et parce que la jeune femme l’a déjà exécuté ici-même en 2009 mais avec le Royal Philharmonic Orchestra : voilà un chef-d’œuvre, certes indiscutable, qui figure un peu trop souvent dans les programmes, au détriment par exemple du Concerto pour la main gauche, exactement contemporain, et de toutes ces œuvres pour piano et orchestre de Fauré, Debussy, Pierné, Roussel et Saint-Saëns auxquelles les musiciens feraient bien de s’intéresser plus souvent. Quoi qu’il en soit, la soliste illustre l’étendue de son métier – palette colorée et expressive, toucher délicat, jeu plein d’aplomb quand nécessaire – tandis que l’orchestre se montre dans de bonnes dispositions (vents pimpants et précis).


En revanche, quelle initiative bienvenue que d’exécuter en seconde partie Psyché (1887-1888) de Franck au lieu de la Symphonie en ré mineur, mille fois entendue, surtout qu’un chœur venant de Düsseldorf vient renforcer l’orchestre. Ce dernier restitue avec suffisamment de demi-teintes, de netteté et d’expressivité le contenu mélodique ainsi que les courbes caressantes, généreuses et légères de cette œuvre de vaste dimension, qui tire parfois en longueur et dont l’esthétique paraît sans doute un peu datée. Le chef a tort d’observer une trop longue interruption entre le premier et le deuxième mouvement alors que le public manifeste son brouhaha habituel de toux et de murmures – le manque de tenue au concert a encore des beaux jours devant lui. L’orchestre a-t-il eu la main heureuse en recourant aux services du chef russe ? La saison prochaine permettra sans doute de se forger une opinion plus franche mais, pour l’heure, le public, venu en nombre, semble ravi, de même que les musiciens qui applaudissent ce quinquagénaire dynamique, souriant et refusant sur l’estrade le moindre cabotinage.


Le prochain concert de l’Orchestre national de Belgique au Bozar se tiendra le 6 mai (à 15 heures) : Walter Weller, cette fois, accompagnera Alban Gerhardt dans les deux Concertos pour violoncelle de Saint-Saëns – belle idée – et interprétera la Troisième Symphonie de Beethoven. Quant à son successeur, il se produira pour la première fois en tant que directeur musical le 12 octobre, également au Bozar, dans un programme plus classique : Concerto pour violon de Brahms, avec un autre lauréat du Concours Reine Elisabeth, Sergey Khachatryan, et la Symphonie fantastique de Berlioz.


Le site d’Anna Vinnitskaya



Sébastien Foucart

 

 

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