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Salle Pleyel
04/19/2012 -  et 20 avril 2012 (London)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 22, K. 482
Anton Bruckner : Symphonie n° 9

Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (piano et direction)


D. Barenboim (© Monika Rittershaus)



Comme avec son Orchestre philharmonique de la Scala en janvier dernier, Daniel Barenboim investit Pleyel deux soirs de suite, cette fois-ci avec la Staatskapelle de Berlin dont il est Generalmusikdirektor depuis 1992 et «chef à vie» depuis 2000. Si les deux programmes lui fournissent également l’occasion de se produire en soliste, ils sont cette fois-ci d’un parallélisme parfait, comportant chacun un concerto de Mozart suivi d’une symphonie de Bruckner (voir ici).


Mais dans une salle de nouveau comble où l’on remarque notamment de nombreux musiciens (François-Frédéric Guy, David Kadouch, ...), l’impression globale paraît nettement plus satisfaisante pour le second concert, qui débute avec le Vingt-deuxième Concerto (1785). On y retrouve certes quelques-uns des travers de son interprétation roumaine de septembre dernier au Festival Enesco à Bucarest, qui font regretter le Barenboim d’il y a plus de quarante ans, dans son intégrale de référence de ces œuvres (EMI): tendance au maniérisme, Andante central avec lenteur et solennité, Allegro final entre amusement et cabotinage. Mais il demeure un immense pianiste, jusque dans ses cadences originales, notamment celle du Finale, citant le thème du Menuet qui interrompt inhabituellement ce rondo. Malgré un effectif relativement réduit, quelquefois même à un pupitre de cordes dans certaines pages de l’Andante central et dans le Menuet du Finale, l’orchestre pourrait être celui d’un des deux ou trois premiers concertos de Beethoven et, sans surprise, n’affiche pas la moindre préoccupation d’authenticité, cultivant volontiers rondeur, puissance et grandeur, voire grandiloquence. En bis, comme en janvier dernier après le Vingt-sixième Concerto, l’Andante cantabile de la Dixième Sonate (1778) respire davantage Schumann que Mozart, mais autant de musicalité ne peut que forcer le respect.


Après l’entracte, Barenboim donne une vision cohérente et remarquablement aboutie de la Neuvième Symphonie (1896). Il ne se refuse certes pas au grandiose ou au spectaculaire, avec un Scherzo épique, et sa vision se caractérise moins par le mysticisme des grands brucknériens que par un sens du spectacle et du drame, au point que l’Adagio conclusif évoque souvent Tristan. Sa façon de surligner certaines phrases, de s’attarder en chemin pour admirer tel ou tel détail (Trio du Scherzo), nuit certes à ces vastes progressions, si importantes chez le compositeur, et se traduit donc parfois par un manque de tension et un défaut de continuité. Mais le chef, comme à son habitude, brasse la matière avec une réelle générosité, qui le conduit même au début de l’Adagio à laisser tomber sa baguette – assez rapidement restituée par l’assistant du Konzertmeister. Et ce caractère un peu brouillon et décousu, qui pourrait être rédhibitoire face à des architectures aussi solidement charpentées, est compensé par une superbe réalisation, à laquelle l’orchestre, toujours pas infaillible, contribue cependant mieux que la veille, malgré une flûte solo à la justesse fréquemment problématique.



Simon Corley

 

 

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