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Cérébral Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/21/2012 - et 19 (Freiburg), 22 (Paris), 24 (Porto) mars 2012
Franco Donatoni : Tema
Johannes Boris Borowski : Second (création)
Pierre Boulez : Eclat/Multiples
Arnold Schönberg : Suite, opus 29
Ensemble Intercontemporain, George Benjamin (direction)
(© Elisabeth Schneider & Robert Millard)
Dans le cadre d’Ars Musica, qui se tient ce mois de mars à Anvers, Bruges, Bruxelles, Liège et Mons, Pierre Boulez devait se produire avec l’Ensemble intercontemporain mais George Benjamin le remplace pour raison médicale tandis que le programme reste inchangé. Un public relativement nombreux prend place dans la Salle Henry Le Bœuf pour écouter des œuvres pour le moins ardues. Voilà qui rassure, puisque la musique contemporaine a la réputation, injuste, de ne s’adresser qu’aux initiés, et pose question parce que d’autres affiches, pourtant extrêmement intéressantes, suscitent moins d’affluence (voir par exemple ici). Néanmoins, force est de reconnaître que les notes des compositeurs reprises dans le programme de salle s’avèrent dans une certaine mesure hermétiques : de quoi apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la modernité ! Sans surprise, des constantes reviennent : sérialisme, reprise de matériau ancien et réécriture, variation, soucis de la forme. Commande de l’Ensemble Intercontemporain, Tema (1981) de Franco Donatoni (1927-2000), pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cors, violons, altos et violoncelle, utilise des matériaux provenant de compositions antérieures. L’ouvrage repose sur une écriture pointilliste, ce qui lui confère un aspect très fragmenté, mais la structure paraît malaisée à cerner, l’auteur parlant d’ailleurs à son sujet de «circularité privé de centre».
Créé pas plus tard que le 19 mars dernier à Fribourg et dédié à Pierre Boulez, Second (2008) de Johannes Boris Borowski (né en 1979) recourt également au matériau d’une œuvre pour marimba «enrichi», pour reprendre les termes du jeune homme, pour donner naissance à une composition de six minutes pour flûte, percussions, piano, harpe, violon et alto. Cette musique s’avère en comparaison plus scintillante et mobile mais il s’agit également d’un bel objet froid, assurément complexe, intéressant à examiner mais qui ne suscite absolument aucune émotion. Le reste de la soirée évolue en terrain mieux connu : Eclat/Multiples (1964-1970) de Boulez, adepte du principe de l’œuvre en progression, et la Suite (1925-1926) de Schönberg qui ne recourt qu’à sept instruments, soit l’effectif le plus faible de la soirée, ce qui n’empêche pas George Benjamin de diriger les musiciens, lesquels se montrent remarquables d’équilibre et de précision.
En principe, Pierre Boulez doit diriger l’Orchestre symphonique de Londres les 3 et 4 mai prochains dans un double programme extraordinaire : la Musique pour cordes, percussion et célesta et le Second Concerto pour violon de Bartók (avec Nikolaj Znaider) ainsi que la Troisième Symphonie «Le Chant de la nuit» de Szymanowski le jeudi, les Nocturnes de Debussy, le Premier Concerto pour violon de Szymanowski (avec Christian Tetzlaff) et Le Poème de l’extase de Scriabine le lendemain.
Le site d’Ars Musica
Le site de l’Ensemble Intercontemporain
Sébastien Foucart
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