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La flûte de Quantz et Frédéric II

Paris
Le Lucernaire
11/06/2011 -  et 13, 20, 27 novembre, 4, 11, 18* décembre 2011
«Caprices et Fantaisies»

Marie-Christine Barrault (récitante), François Daudin Clavaud (flûte, conception), Silvia Lenzi (violoncelle)
Ivan Morane (mise en espace, éclairages)


F. Daudin Clavaud, M.-C. Barrault, S. Lenzi (© Nelly Correia)


Présenté au Lucernaire, «Caprices et Fantaisies», sous-titré «Voyage musical à la cour de Frédéric II de Prusse», alterne pièces pour flûte interprétées par François Daudin Clavaud – seul ou avec basse continue (en l’espèce, le violoncelle de Silvia Lenzi) – et textes lus par Marie-Christine Barrault. En étroite symbiose, parfois même superposés à la musique, les extraits de la correspondance entre Frédéric II et Voltaire, du Voyage musical dans l’Europe des Lumières (1773) du musicologue et compositeur anglais Charles Burney (1726-1814) et de l’Essai d’une méthode pour apprendre à jouer de la flûte traversière (1752) de Joseph Joachim Quantz (1697-1773) sont illustrés par des œuvres de ce dernier, bien sûr, mais aussi de Boismortier, Telemann, C. P. E. Bach et même, in fine, de Jean-Sébastien Bach (le Prélude de la Deuxième Suite pour violoncelle puis une adaptation de la «Badinerie» de la Deuxième Suite pour orchestre).


Si ces soixante-dix minutes accordent une place privilégiée à Quantz, c’est qu’elles ont été imaginées et réalisées par le flûtiste François Daudin Clavaud, par ailleurs membre fondateur du Trio (de flûtes) d’Argent et compositeur, qui retrouve pour l’occasion Marie-Christine Barrault, avec laquelle il a précédemment donné un autre spectacle, associant Mozart et l’écrivain Christian Bobin. Maître du roi de Prusse, Quantz apparaît ici comme un Paganini de la flûte: le virtuose était visiblement sans égal en son époque mais le compositeur ne sort pas à son avantage de la comparaison avec Telemann ou C. P. E. Bach. L’autre figure centrale est Frédéric II, les hauts et bas de sa relation avec Voltaire et la description fine et pittoresque que fait Burney de sa journée-type mais aussi de ses talents de flûtiste, sans oublier le compositeur, dont Bach reprit un thème pour son Offrande musicale.


Derrière l’intitulé bien modeste de «concert-lecture» se dissimulent une mise en espace et des éclairages d’Ivan Morane ainsi qu’une scénographie, certes limitée au strict nécessaire (chaises et pupitres): ces différents éléments confèrent à la fois du corps et de la fluidité au propos, auxquels contribue également la présence enjouée de Marie-Christine Barrault, tantôt sur le côté, tantôt juste derrière les deux musiciens. Si l’on peut regretter qu’elle ait pris le parti d’éluder la plupart des liaisons, elle distille avec gourmandise les vacheries épistolaires du roi et du philosophe, anime avec esprit les souvenirs de Burney et dispense avec malice les conseils de Quantz, quitte à se livrer à d’inutiles moues d’étonnement et mimiques d’approbation ou à prendre à témoin de manière un peu trop appuyée le flûtiste et la violoncelliste. Ces derniers défendent de façon talentueuse les pages qu’ils ont sélectionnées, ne semblant pas plus importunés que la comédienne par les ronrons, glouglous et couinements d’une ventilation qui projette sur les spectateurs des courants d’air glacés.


Le site du spectacle



Simon Corley

 

 

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