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Strasbourg
Palais de la Musique et des Congrès
10/13/2011 -  et 14 octobre 2011
Joseph Haydn : Symphonie concertante pour violon, violoncelle, hautbois et basson Hob.I.105
Anton Bruckner : Symphonie n° 5

Evelyne Alliaume (violon), Alexander Somov (violoncelle), René Bellier (hautbois), Jean-Christophe Dassonville (basson)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Theodor Guschlbauer (direction)


T. Guschlbauer


L’Allemand Marc Albrecht vient de quitter définitivement Strasbourg pour Amsterdam et le Slovène Marko Letonja n’est pas encore disponible cet automne pour son nouveau poste de directeur musical. Entre deux titulaires, ce jeu de chaises musicales d’ouverture de saison laisse donc une petite place disponible, en l’occurrence occupée par un chef invité un peu particulier : l’Autrichien Theodor Guschlbauer, resté quasi-strasbourgeois d’adoption puisqu’il a longuement dirigé ici l’Orchestre Philharmonique, entre 1983 et 1997.


Retrouver une silhouette aussi familière dans ce cadre précis suscite une curieuse impression de retour en arrière, ce d’autant plus que cette réapparition se double d’une autre : l’arrivée en scène d’Amiram Ganz, resté fort longtemps premier violon de la formation, et disponible pour deux concerts en tant que super-soliste invité, ce poste restant pour l’instant toujours en quête d’un titulaire stable. La machine à remonter le temps semble donc en marche, et malheureusement sur le plan sonore aussi, la Symphonie concertante de Haydn qui ouvre le programme paraissant aussi banale et peu investie que si les quelques années de patient travail de réajustement technique effectuées sous la baguette de Marc Albrecht n’avaient pas eu lieu. Passé le petit cercle affairé des solistes, l’orchestre ne paraît guère concerné, voire très peu engageant sur le plan de la différenciation des timbres, avec un vilain ventre mou qui semble bomber au milieu des cordes. Impossible de rendre justice dans ces conditions à l’élégance d’un style haydnien qui devrait fonctionner comme une véritable friandise et dont ne subsiste qu’une ombre falote, difficilement réveillée par un quatuor soliste issu de l’orchestre où ce sont surtout le hautbois de René Bellier et le basson de Jean-Christophe Dassonville qui parviennent à glisser quelques épices bienvenues. En bis, une transcription efficace de la Marche de L’Amour des trois oranges, écrite exprès pour ces quatre solistes, remplit bien son rôle d’agrément complémentaire.


Place ensuite à une Cinquième Symphonie de Bruckner encore plus monumentale que nature, traitée par Theodor Guschlbauer dans un style qui n’a pas du tout évolué, toujours massif et rassurant. Les textures sont opaques, la masse sonore colle bien à la truelle et nous voilà partis pour une heure de constructions. Le problème restant que traitée de la sorte l’œuvre ne parvient pas à dissimuler une allure de chantier permanent, avec échafaudages apparents et problèmes d’intendance multiples. L’effectif cuivré pléthorique, avec parties pour la plupart doublées, s’engage dans la mêlée avec force musculature mais une coordination problématique, que l’on pourrait d’ailleurs analyser à chaque mesure, le résultant oscillant en permanence entre le très correct et le pas du tout présentable (les seize mesures du deuxième mouvement où les cors scandent répétitivement presque toujours le même accord, ici presque jamais ensemble, sont emblématiques de cette instabilité). Le chef parvient finalement à imposer une lecture cohérente, qui fait la part belle à la récurrence des thèmes d’un mouvement à l’autre, mais l’ensemble du pavé reste indigeste. Succès exceptionnel à l’issue, le public appréciant sans doute de retrouver un chef auquel il est resté longtemps attaché, et les décibels cuivrés largement dispensés par ce concert ayant apparemment produit leur effet roboratif.



Laurent Barthel

 

 

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