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De bon augure Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/22/2011 - et 23 septembre 2011 (Liège)
Sándor Veress : Threnos (in memoriam Béla Bartók)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n°5, opus 67
Béla Bartók : Concerto pour orchestre, Sz. 116
Orchestre philharmonique royal de Liège, Christian Arming (direction)
L’Orchestre philharmonique royal de Liège donnera cinq concerts cette saison au Bozar avec, à sa tête, quatre chefs différents. Avant Domingo Hindoyan (8 octobre et, remplaçant Kristjan Järvi, 17 novembre), Paul Daniel (9 février) et Louis Langrée (8 mars), Christian Arming, quarante ans, apparaît pour la première fois en tant que directeur musical (pour quatre ans) de la formation qui a déjà travaillé à trois reprises avec lui, en 2006, 2008 et 2010. Cette saison, il se chargera de seulement trois concerts, ce qui s’explique peut-être en partie par son mandat de directeur musical du New Japan Philharmonic jusqu’en 2013, mais, selon le communiqué de presse, ce nombre sera appelé à augmenter dès 2012-2013. L’Autrichien entend développer, notamment, le répertoire d’Europe centrale, ce qu’illustre le programme de cette soirée qui sera repris le lendemain à Liège. Suite au départ prématuré de son prédécesseur, François-Xavier Roth, inutile de préciser que les attentes sont nombreuses.
Malgré sa relativement faible notoriété, Sándor Veress (1907-1992) occupe une position charnière dans l’histoire de la musique hongroise puisqu’il a étudié avec Bartók et Kodály avant de transmettre à son tour son savoir à Ligeti et Kurtág. Suite au décès de l’auteur du Mandarin merveilleux, qui inspira quelques années plus tard à Lutoslawski sa Musique funèbre, il composa un Thrène (1945) qui adopte l’allure d’une marche funèbre et dont le contenu thématique s’avère véritablement remarquable. Bien sûr, cette musique est parfaitement « audible », pour reprendre le terme employé par un spectateur manifestement inquiet par les années de naissance et de mort du compositeur, qui a entièrement vécu au XXe siècle – les a priori ont la vie dure.
C. Arming
Retour en terrain connu avec la Cinquième Symphonie (1808) de Beethoven, tant de fois exécutée, et à toutes les sauces, que les attentes deviennent élevées. Aucune déconvenue : le chef, qui dirige cette fois avec une baguette, en propose une version traditionnelle, puissante et conquérante comme il se doit mais dépourvue de grossièreté et de narcissisme. En recourant à une gestuelle claire, large et sans artifice, il obtient un étagement soigné des plans, des phrasés correctement profilés et une dynamique nettement différenciée. Dans l’ensemble, malgré quelques interventions ponctuellement moins abouties parmi les vents, le fini instrumental s’avère digne de l’excellente réputation de l’orchestre.
Alors que l’Orchestre national de Belgique a opté la semaine passée pour le Concerto pour orchestre de Lutoslawski pour le premier concert de sa saison, la formation liégeoise a retenu celui de Bartók (1943). L’approche ne souffre d’aucun reproche majeur (tempi pertinents, structure clairement rendue, thèmes correctement restitués), encore que l’Introduzione pourrait progresser avec davantage de vivacité – au moins Christian Arming a-t-il le mérite de ne pas trop ralentir dans la conclusion du Finale. Une telle œuvre permet d’effectuer une revue des différents pupitres qui se montrent sous un très bon soir, en particulier les bois (flûte, hautbois, clarinette) et les cuivres, particulièrement à la fête (« Giuco delle coppie »), tandis que les cordes se distinguent par leur profondeur et leur éloquence. Le programme du 8 octobre comportera l’Adagio pour cordes de Lekeu, le Concerto pour violon de Sibelius, avec Tatiana Samouil, et Shéhérazade de Rimsky-Korsakov.
Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Liège
Sébastien Foucart
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